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  • : Ce blog est un espace de liberté, où les femmes hypersexuelles pourront parler comme elles le veulent, se confier, et nous faire comprendre comment elles en arrivent à être ce qu'elle sont.
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Analyses

Lundi 16 novembre 1 16 /11 /Nov 15:12

Ce texte* soulève une foule de questions.

Tout d'abord, compte-tenu d'une expérience personnelle authentiquement vécue, il doit être pleinement écouté. D'autant que cette expérience est partagée par nombre de jeunes femmes.

Pas question, donc, de nier ces regards "sales", comme disent les femmes en question...

 

Pourtant, la question fondamentale est bien celle du désir. Que fait-on du désir ? Le désir a-t-il un sexe ? [Eh oui ! Freud disait que le désir est masculin... dans les deux sexes ! Or, interrogez-vous, Mesdames, ce n'est pas idiot !]

 

Peut-on sérieusement dire que le rapport au corps de la femme et de l'homme -qui sont foncièrement différents- est dû uniquement à la "société", à la publicité etc.

Bref à la "culture" ?

 

La Beauté a-t-elle un sexe ? Encore une question provocante ! Or, historiquement, sans nul doute oui ; cela, encore une fois, n'est-il que "culturel" ?

On peut en douter !

 

Je n'ai pas souvent vu de femmes s'extasier devant un corps masculin (elles sont plutôt préoccupées par le leur!), à l'inverse, lorsque je vois un bel étalon sur une pub, je n'éprouve aucune envie de m'y comparer et de m'en sentir dévaluer, contrairement à la plupart des femmes.

 

Observez le nombre de représentations de nus féminins peints, sculptés ou photographiés par les hommes. Comparez au nombre de nus masculins représentés par des femmes... On voit bien que l'homme est fasciné par la beauté de la femme alors que la femme ne l'est nullement par celle de l'homme. [L'exception homosexuelle confirme cette règle, car le bel éphèbe est en position féminine de contemplé et de désiré, de même qu'une artiste homosexuelle sera en position masculine de désirante (encore son "objet" sera-t-il une femme.)

Voilà qui montre que le problème existe indiscutablement mais que le fondement –heideggerien ? - tient peut-être plus à l'être qu'à l'étant. Y a–t-il un "être" du féminin et un "être" du masculin, là est la question ?!

 

*Texte sur la femme face au regard des hommes

 

Sophie : Vos interrogations sont passionnantes, et très justes. Difficile d’y apporter une réponse.

En ce qui me concerne, je regarde beaucoup les corps masculins, j’aime les bras musclés,  bien dessinés sous une manche tee-shirt. Ici, les militaires sont le plus souvent en short. Je regarde, et je ne suis pas la seule, leurs cuisses sui sortent de ces shorts, bronzées, sexy… Ca me fait craquer. ! Par contre, j’ai cessé de me comparer aux « belles » femmes des pubs ou de la télé…

 

Par contre, je m’insurge contre la sale manie qu’ont les créoles de siffler les femmes, comme on siffle un chien. Ce n’est pas le même sifflement admiratif que l’on entend dans les rues de France. C’est un autre, vraiment comme on appelle un chien. Et ca, ca me met réellement en colère. Je me sens rabaissée et humiliée par ces sons vulgaires.

Par Alain et Sophie - Publié dans : Analyses - Communauté : Réalités
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Lundi 9 novembre 1 09 /11 /Nov 12:42

Chienne de garde nous donne à lire un résumé d'un livre sur l'enfance d'une petite fille, Kariam, qui a vécu dans une famille salafiste.


J’ai lu un livre signé Karima, jeune femme d’origine marocaine vivant en Belgique. Dans son livre, Karima raconte son histoire : traitée comme la petite bonniche d'une famille nombreuse maghrébine de Verviers, elle est obligée de porter le voile à 9 ans et mariée de force.

 Une partie de la communauté marocaine et musulmane de Verviers l'accuse de trahison parce qu'elle livre son enfance et sa jeunesse douloureuses dans « Insoumise et dévoilée », livre paru en mars 2008 chez l'éditeur montois Azimuts. Cette femme de 32 ans n'a pas froid aux yeux. Son histoire le prouve. Son prochain livre s'intitulera : « Lettre à mes parents ».

Des parents originaires des montagnes berbères de l'Atlas, père mineur, mère illettrée : Karima est la sixième d'une famille pauvre de neuf enfants, dont huit nés en Belgique. Le livre de Karima est aussi une quête de soi. Elle y perce le mystère qui a plané sur son enfance. Entre 3 et 6 ans, avec l'une de ses sœurs, elle a été placée dans une institution. Un endroit chaleureux, où la famille a laissé les deux petites filles « pour des raisons socioéconomiques », apprendra-elle à l'âge adulte.

« Je reviens donc après une absence de trois longues années, quatre pour Yasmine, raconte-t-elle. L'accueil est très froid. A peine rentrées, les ordres pleuvent : « Ramasse ceci, prends cela, fais ci, lave ça, calme ton petit frère... » J'obéis sans rien dire. » Karima devient le vilain petit canard de la famille.

L'imam de la mosquée de sa ville, réputée salafiste, convainc son père de donner une éducation religieuse à ses enfants. « Dès le lendemain, du lever du soleil jusqu'à huit heures du matin, nous restons à la mosquée. Puis, de huit heures jusqu'à quinze heures trente, nous allons à l'école, et de seize heures jusqu'au coucher du soleil, nous retournons à la mosquée. C'est ainsi tous les jours. Je suis très fatiguée mais je n'ose pas le montrer. De plus, je n'ai plus le temps de faire mes devoirs.»

Le même imam humilie la petite fille en la couvrant d'un chapeau de papier parce qu'elle ne porte pas le voile. « Au petit matin, j'espère que mon père a oublié cette histoire et je m'apprête à partir à l'école sans voile. C'est sans le connaître... Il me serre le bras et me dit sèchement : "Où est ton foulard, sorcière ? " »

Karima est à l’école primaire. La direction de l'école communale interdit le port du voile pour les petites filles, puis, sous la pression des pères musulmans, y renonce. Aujourd'hui, Karima veut se battre contre cet usage. « Dans l'école de mes enfants, j'ai vu une petite fille de troisième maternelle qui portait le voile », s'indigne-t-elle.

Un jour, Karima voit son père pleurer : son frère est mort. « Sur la tombe, mon père promet de prendre soin de son neveu Moussa, de s'en occuper comme de son propre fils et de le faire venir en Belgique. Mais j'ai du mal à comprendre : comment s'y prendra-t-il, alors qu'il ne s'occupe déjà pas de ses propres enfants ? » La réponse viendra plus tard. En attendant d'être attirée par ruse au Maroc et mariée avec Moussa sans son consentement, Karima use son enfance à aider sa mère et sa sœur aînée à faire le ménage et à élever leurs enfants.

Chez les B., filles et garçons n'ont pas le même statut. « Ma mère nous a préparé nos plus belles tenues : longue jupe jusqu'aux pieds, pantalon en dessous, comme dans « La Petite Maison dans la prairie », gros pull en laine, assez large et long. Par contre, mes frères sont vêtus de jeans, de pulls et de chaussures de marque. La différence est frappante entre eux et nous. En fait, avec nos foulards, nous ressemblons à des servantes, mais n'est-ce pas ce que nous sommes ? »

A l'adolescence, Karima commet son premier vol pour se procurer un soutien-gorge. Elle enchaîne avec d'autres larcins pour constituer le maigre trousseau de sa sœur Yasmine, que leur mère menace : « Si tu enlèves ton foulard chez ton mari pour que tes belles-sœurs te prennent en photo, je te jure, je te tue ! » Mais Yasmine ne l'écoute pas, elle sait qu'à dater de ce jour, les brimades de ses parents sont terminées.

Pour Karima, la voie de la liberté sera encore longue : le divorce du mariage - jamais consommé - avec Moussa est lent, elle ne peut vivre qu'en concubinage avec le père de ses enfants. Néanmoins, à force d'aider les siens, elle parvient à se rapprocher d'eux. Leurs réactions outragées à la publication de son livre la font soudain revenir dix ans en arrière.

Par Chienne de Garde - Publié dans : Analyses
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Samedi 7 novembre 6 07 /11 /Nov 01:00
Gonzague nous livre une excellente analyse de la femme et de ses besoins sexuels au travers du temps. Un grand merci à lui.

Je me propose de faire le point sur les idées fausses longtemps véhiculées sur la nymphomanie, et dont certaines n'ont pas encore été balayées.


La femme aux besoins sexuels "exagérés" (par qui, sur base de quels critères ?), menacerait l’homme et causerait aussi beaucoup de tort à la gent féminine. Il faut le préciser, cette dernière théorie est une trouvaille masculine, et ce sont les hommes également qui se sont chargés de fixer à leurs compagnes les normes sexuelles qu’elles devaient respecter !


D’un mot, retenons que pendant longtemps, pour parvenir à ce « tour de force », on partait du postulat stupide qu’une pratique trop intense des rapports intimes engorgeait la matrice de la femme, engorgement qui favorisait à terme le développement de substances vénéneuses dans son ventre !

Certains médecins soutenaient l’idée que les pulsions du « mâle » n’étaient pas vraiment à craindre car l’homme est après le coït dans un état qui le comble totalement. Sa partenaire connaît elle aussi pareil état, à ceci près qu’elle peut, une fois l’acte charnel consommé, partir immédiatement en quête de nouveaux délices. C’est bien cet appétit inextinguible qui faisait de la femme une créature particulièrement redoutable au point d’être parfois comparée à une « bête fauve » !

 

Au XVIe siècle, Bailly prétendit même étayer cette thèse : « Si les femelles des animaux fuient le mâle dès qu’elles ont été fécondées, le contraire est aux femmes : car elles désirent pour la délectation et non seulement pour l’espèce. »

Trois siècles plus tard, Proudhon, dans un accès d’antiféminisme dont il était coutumier, développa à son tour cette idée grotesque en prétendant que « chez les animaux, c’est la femelle qui recherche le mâle ; il n’en n’est pas autrement, il faut l’avouer, de la femme... Toute la différence qu’il y a entre elle et les autres femelles est que son rut est permanent. »

 

Enfin notons qu’au XIXe siècle toujours, le docteur Julien Virey estimait, pour sa part, que le penchant nymphomane de la femme trouvait son origine dans la texture même de son anatomie intime.

Selon Virey, elle était dotée d’une sensibilité telle qu’elle provoquait des jouissances hors du commun à l’origine de bien des dépravations.
Cependant, nul ne poussa aussi loin la phobie des femmes réputées sexuellement insatiables que le "philosophe" Otto Weininger. Peu avant de se suicider à l’âge de vingt-trois ans, Weininger estimait en effet avoir démasqué ce qui faisait le propre de la nature féminine : sa libido démesurée qu’il expliquait par le fait que toute femme est « naturellement » poussée par le désir permanent d’enfanter.


Devant tous ces périls, on comprend mieux pourquoi nombre de civilisations, dirigés par des hommes, se sont estimées être en droit de réguler les "pulsions lubriques" des femmes. Tantôt préventives, tantôt répressives, les mesures prises varièrent sensiblement selon les époques et les pays mais toutes admettaient implicitement le caractère hautement dangereux de la nature féminine. Aux XVIe et XVIIe siècles, les juges en vinrent même parfois à considérer que les nymphomanes menaçaient autant la paix sociale que les criminels !

Une multitude de dictons montre d’ailleurs que, sur cette question, ils ne faisaient que se conformer à l’opinion du plus grand nombre. Ne disait-on pas en effet depuis le Moyen Age, qu’il « n’est point de vice que les femmes et les guenons ignorent !»

 

Et plus près de nous, la question continuait à tourmenter bien des hommes, à l’image des rédacteurs du code Napoléon quand ils créèrent un délit « d’offense sur les hommes » à l’adresse de toutes celles qui poursuivaient les mâles avec trop d’assiduité.

 

Notons encore que Georges Vigarello a montré dans son Histoire du viol, comment la prétendue nature nymphomane des femmes a également permis pendant longtemps d’atténuer la responsabilité des violeurs.

Les juges, notamment au XVIIIe siècle, estimaient en effet qu’un homme seul n’avait pas suffisamment de force pour pouvoir violer une femme ! Pareilles analyses, étaient également défendues par les encyclopédistes, Voltaire, Rousseau, Diderot ...

La peur masculine vis-à-vis des nymphomanes n’est donc pas un mythe.

S’il fallait en trouver une nouvelle preuve, elle serait à chercher du côté des œuvres de fiction. A commencer par le roman, qui a toujours accordé une large place aux « croqueuses d’hommes », comme « On est toujours trop bon avec les femmes », de Raymond Queneau, ou encore « Le journal d’une femme de chambre » d’Octave Mirbeau.

 

Dans le premier, on suit Gertrie, une nymphomane à la personnalité des plus ambiguës, puisqu’elle apparaît à la fois victime et coupable. L’histoire a pour toile de fond l’attaque en 1916 à Dublin d’un bureau de poste, par une poignée de républicains irlandais. Leur tentative ayant échoué, ils se trouvent rapidement pris au piège à l’intérieur du bâtiment, encerclés par l’armée britannique.

C’est alors qu’ils découvrent dans les « lavatories » de l’immeuble assailli, une jeune Anglaise, Gertrie, qui n’a pu s’extraire de sa position d’infortune. Violée à plusieurs reprises, la jeune femme semble contre toute attente se satisfaire de mieux en mieux de son sort, à tel point que les violeurs se sentent à leur tour manipulés par cette femme hors norme.

Ceux-là même qui rêvaient de mourir en héros, finissent par se convaincre qu’ils se comportent comme des bêtes, par la faute d’une femme sans morale. Quant à la chute imaginée par Queneau, elle est pour le moins inattendue. Dans l’ultime scène du récit, les Anglais prennent le contrôle du bureau de poste d’où ne sortent vivants que la jeune femme et deux Irlandais. Alors qu’elle tient entre ses mains le destin de ces hommes, Gertrie les dénonce. Face au poteau d’exécution, l’un des deux s’exclame dans un dernier souffle : « On est toujours trop bon avec les femmes ! »


La figure de Célestine, l’héroïne du Journal d’une femme de chambre d’Octave Mirbeau, est bien connue. Femme de chambre de son état, elle rédige un journal sur sa vie quotidienne et notamment sur les aventures galantes qu’elle accumule.

Mais Octave Mirbeau nous propose une approche originale de la nymphomanie, dans la mesure où son héroïne finit par être victime de ses propres pulsions. Après avoir dominé aussi bien un jeune tuberculeux qu’un vieillard pervers et fétichiste, elle se trouve à son tour dominée. L’homme qui la tient sous sa coupe, un certain Joseph, est tout à la fois monstrueux et fascinant. Célestine en est éperdument amoureuse alors même qu’elle sait pertinemment qu’il a violé une adolescente. Totalement sous l’emprise sexuelle de ce monstre, elle achève son journal par ces mots terrifiants : « Joseph me tient, me possède comme un démon. Et je suis heureuse d’être à lui [...]. Je sens que je ferai tout ce qu’il voudra que je fasse, et que j’irai toujours où il me dira d’aller [...] jusqu’au crime ! »


Ces deux femmes sont en réalité le parfait reflet d’une société qui, à partir de la Révolution, s’est souvent complue à diffuser les aventures intimes réelles ou fantasmées de quelques célébrités. La rumeur prêtait ainsi à Sarah Bernhardt d’avoir expérimenté des rapports intimes avec un jeune alligator !

A cette époque, des ragots de ce type, le « Tout Paris » en bruissait par centaines. Dans la calomnie, toutes ces femmes rejoignaient le triste sort de Marie-Antoinette, que les révolutionnaires avaient accusée en son temps d’entretenir des relations incestueuses avec son fils. Seul fait nouveau, les réputations sulfureuses colportées par la rumeur ne se cantonnaient plus, dans les années 1900, aux seules personnalités honnies.

 

Reste à évoquer maintenant la question du statut actuel de l'hypersexuelle, terme qui a remplacé celui de nymphomane, réduit aux situations de femmes souffrant de troubles compulsifs, sans y trouver de plaisir, au contraire de l'hypersexuelle.

Que celle-ci ne soit plus la femme détestée des siècles passés ne fait guère de doute. Affirmer qu’elle serait dès lors devenue une personne qui peut assumer au grand jour son état, est en revanche loin d’être établi. Les femmes seraient, affirment quelques spécialistes « es sexologie », de plus en plus « partantes » pour se lancer dans des initiatives que la morale réprouvait il y a peu encore.

Afin de déterminer précisément quelle est la place actuelle de l'hypersexuelle dans la société, regardons du côté de la littérature, du cinéma ou de l’univers de la mode peut nous éclairer. Les « stars » incontestées du « porno chic » sont la cinéaste Catherine Breillat, avec son film "Romance" et la romancière Catherine Millet, qui a vendu plusieurs centaines de milliers d’exemplaires d’un livre dans lequel elle relate par le menu ses expériences sexuelles pour le moins débridées.

Finalement, les destins de Catherine Millet et Catherine Breillat semblent se croiser puisque l’une comme l’autre ont été élevées au rang de « femmes dangereuses », pour avoir cherché à banaliser des comportements féminins pervers et avilissants.

Le « porno chic » étant dans « l’air du temps »,  il fut rapidement adopté par les professionnels du marketing. On voit ainsi se multiplier depuis plusieurs années les campagnes publicitaires « surfant » sur ce nouveau « genre artistique. » Un autre élément qui semble corroborer la thèse de la banalisation des comportements nymphomanes est le développement depuis une quarantaine d’années de la bande dessinée « pour adultes. »

Tous les exemples que nous venons d’évoquer ne permettent pas cependant d’accréditer l’idée qui voudrait que les femmes actuelles seraient de plus en plus désinhibées et ce, pour au moins deux raisons.

La première est que dans leur grande majorité celles-ci sont aujourd’hui comme hier plus réfractaires que leurs compagnons pour expérimenter des comportements sexuels dits   « non conventionnels ». La seconde est qu’elles continuent à revendiquer haut et fort leur attachement indéfectible aux valeurs liées à la fidélité au sein du couple.

La femme moderne est donc peut-être plus libérée que ne l’étaient sa mère et sa grand-mère mais cela ne fait pas pour autant d’elle une nymphomane.

 

Janine Mossuz-Lavau, directrice de recherche au CNRS, chargée de cours à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, estime au terme de ses investigations sur la vie sexuelle des Français que le nombre moyen de partenaires déclarés d’un individu au cours de sa vie serait de 3,3 pour les femmes et de 11 à 13 pour les hommes.

De même, toutes les pratiques « hors normes » seraient beaucoup plus revendiquées par les hommes que par les femmes. Les premiers seraient par exemple 10 % à avoir pratiqué le triolisme une fois dans leur vie, contre 2 % des femmes.

 

L'hypersexuelle jouit donc de nos jours d’un statut ambigu. Elle n’est plus la créature abhorrée des temps passés, mais n’est pas plus la femme adulée qui peuple certaines publications en vogue.

Elle est tout à la fois attrayante et inquiétante, le point de vue porté sur elle étant en réalité largement déterminé par l’âge et le sexe de celui qui la juge.

Elle a le vent en poupe, les forts tirages qu’obtiennent ses « confessions » dans la presse ou en librairie le prouvent, ou l'attrait de certains blogs érotiques, non pas qu’elle incarne la femme contemporaine mais parce qu’elle répond aux attentes d’une frange de la population, très majoritairement masculine.

 

Catherine Millet et Catherine Breillat, entre autres, ont produit par conséquent des œuvres qui répondent incontestablement à un besoin marchand, mais elles n’incarnent pas pour autant l’avant-garde d’une nouvelle génération de femmes.

 

 

Par Gonzague - Publié dans : Analyses
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Samedi 31 octobre 6 31 /10 /Oct 18:40

Maurice a parlé du cas de "Leila" dans son post numéro 5, sous le témoignage de Nicole.

 

Le 27 septembre 2002, la Cour d’Assises de Pontoise a rendu son verdict contre 18 personnes accusées de viol collectif. Les peines prononcées vont de 5 à 12 années de réclusion criminelle.

Les faits remontaient entre décembre 1998 et janvier 1999. Durant cette période, une jeune fille de 15 ans a été traquée, séquestrée et subie des viols collectifs à plusieurs reprises dont les 18 auteurs, mineurs lors des faits, sont issus du quartier de la Dalle à Argenteuil.


Le récit de cette ado met en évidence une trame commune à toutes celles victimes de viols collectifs. La victime, après avoir été surprise quand elle échangeait quelques baisers dans un escalier avec son nouveau petit ami en marge d’une soirée, est immédiatement cataloguée de fille facile.

La sacralité que donnent les garçons auteurs des tournantes à leur mère et leurs sœurs, ils l’enlèvent complètement à leur victime, si bien qu’elle devient une chose à leurs yeux.

 

A partir de cette représentation, commence le calvaire infernal. Menaces, séquestration, fellations, sodomies - prenant le soin d’éviter une grossesse à la victime - , toutes ces horreurs sont perpétrées très régulièrement, une fois à bord d’un train, une autre dans les locaux d’une école primaire, très souvent dans des caves et des squats. Même les toilettes du Tribunal pour Enfants de Pontoise ont servi de lieu pour violer la victime. En proie à « une sidération psychique » la victime revenait de manière incompréhensible sur les lieux où se trouvaient les violeurs.

 

Pour les accusés, c’est clair à leurs yeux, c’était « une meuf facile » et aujourd’hui, pour des raisons qu’ils ignorent, elle veut leur causer des ennuis. Cette pensée exprime bien le gouffre béant qui sépare leurs consciences des faits et la réalité telle qu’elle apparaît au tribunal.

Aucune demande de pardon, aucun regret, pire cette parole folle : « Je comprends sa peine, mais je m’excuse pas » a lâché un des accusés à la barre. On comprend alors la sévérité des jurés.
Comme l’a mentionné l'avocat de l’un des accusés : « c’est la rencontre de deux fragilités. »

 

La victime est très souvent une cible vulnérable, souffrant d’instabilité affective. Les agresseurs évoluent très souvent dans un milieu déstructuré. Les parents, pour la plupart, ont baissé les bras par impuissance.

 

« Ces adolescents vivent pour la plupart dans des familles qui n’ont pas la possibilité de réfléchir de manière complexe sur de longues périodes, parce qu’elles doivent constamment gérer l’urgence où les plonge leur précarité. Quand vous ne savez pas vous structurer dans le temps et dans l’espace, vous ne pouvez transmettre les références morales, religieuses ou philosophiques indispensables à l’éducation et à l’épanouissement d’un enfant.» souligne le docteur Maurice Titran, pédiatre à l’hôpital de Roubaix et directeur du Centre d’Action médico-sociale précoce.

 

La prolifération des films pornographiques est aussi un agent de déstabilisation dénoncé par beaucoup de médecins et d’éducateurs. En effet, les jeunes sont de plus en plus tôt initiés à la sexualité par ces films.

Le docteur Michel Libert, qui est pédopsychiatre à Lille va plus loin et explique que «la société, fondée sur la consommation et la satisfaction immédiate de ses désirs, propose des repères très contradictoires et ambigus aux jeunes. Surtout lorsqu’on ne leur a pas appris à avoir la distance qui permet de prendre ou de rejeter le modèle proposé. De plus en plus d’adolescents, et même d’adultes, ont du mal à comprendre, par exemple, que l’encouragement à la permissivité et l’incitation au plaisir immédiat diffusés par les médias, et en particulier par la publicité, et la pornographie, sont pour une bonne part illusoires. D’où les transgressions et les passages à l’acte.»

Il ne s'agit pas d'excuser les coupables mais d'essayer de comprendre comment ils en arrivent à de telles horreurs.

Par Saïd - Publié dans : Analyses
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Mercredi 28 octobre 3 28 /10 /Oct 20:06

Impossible d’allumer la télévision ou la radio, d’ouvrir un journal ou un magazine sans tomber sur une émission ou un gros titre dénonçant la « banlieue » et son folklore : ses jeunes et leurs violences, sa délinquance, ses armes de guerre, ses business, ses incendies de voitures, ses agressions de policiers, de profs, de médecins, de chauffeurs de bus et, cerise graveleuse sur le gâteau, ses viols collectifs invariablement appelés tournantes.

 

La plupart des témoignages, reportages, articles de presse, films qui ont, ces dernières années, abordé la question des banlieues n’ont pas su éviter l’écueil de la stigmatisation, quand bien même leurs auteurs avaient les meilleures intentions.

 

La difficulté est énorme. D’un côté, il se produit à certains moments dans certains quartiers des événements graves qu’on ne peut ni occulter ni minimiser sous prétexte de ne pas montrer leurs habitants du doigt. La campagne de dénonciation des tournantes a souvent pris un tour honteusement racoleur, mais elle a contribué à mettre le problème sur la place publique. La marge est étroite entre nécessité de dire (et d’agir) pour enrayer les dérives et utilisation de ces dérives pour frapper d’opprobre les classes dangereuses. On ne peut sortir de la contradiction qu’en étant profondément solidaire de ceux qu’on dénonce et de ceux, bien plus nombreux, qui, autour d’eux, savent et pourtant se taisent et laissent faire. Il ne s’agit pas de laxisme. Les viols, les violences, les vols, le deal de drogues dures doivent être sanctionnés.

 

C’est en réalité toute une fraction de la jeunesse des quartiers dits difficiles qui est à l’abandon, livrée à elle-même, privée des repères culturels, éthiques et politiques qui permettraient aux jeunes d’adopter une autre conception des relations filles/garçons mais aussi, plus généralement, de leur vie personnelle et sociale. Leur ouvrir d’autres horizons est un devoir. Personne, ou presque, ne s’y attelle. Les profs assurent leurs cours comme ils peuvent, et tentent de faire passer quelques notions éducatives souvent disqualifiées par ce que vivent les élèves, et ce qu’ils voient de l’actualité. Les familles des jeunes qui dérapent sont dépassées. Les éducateurs, les assistantes sociales, les psychologues scolaires, les services de la Protection judiciaire de la jeunesse, les policiers, sont débordés. Les problèmes sont saucissonnés entre dix intervenants qui n’en traitent chacun qu’une partie avec des moyens insuffisants et aucune vision d’ensemble.

 

Une fraction de la jeunesse part de travers. Elle a un besoin impérieux qu’on lui consacre les moyens éducatifs, humains et matériels nécessaires. Mais, plus que tout, c’est de politique qu’elle a besoin. De comprendre comment va le monde, qui est qui, qui cherche quoi, qui dirige ou manipule, et pourquoi. Et, pour s’orienter dans cette confusion apparente, les jeunes ont besoin d’idées sur ce qu’ils peuvent faire, individuellement et collectivement, pour que la société dans laquelle on les fait vivre cesse d’être la jungle où règne la loi du plus fort, du plus riche ou du plus malin. Si ces explications ne viennent pas, vite, ils traduiront en termes barbares ce que ceux qui dominent le monde leur suggèrent comme modèle : moi, ma gueule, mon fric, mon cul.

 

Depuis le film de Fabrice Genestal (2000), « La Squale », qui, entre autres horreurs, présentait le viol collectif d’une fille draguée par un jeune beau comme un Dieu et pourri comme un Diable, et depuis que la presse s’est penchée sur la question, les « tournantes » sont apparues dans l’actualité ! La presse se fait l’écho de procès.

 

Le sujet présentait tous les ingrédients du sensationnel à bon compte : des jeunes, de la violence, du cul. De quoi faire fantasmer le bourgeois sur les classes dangereuses. Pour en avoir le cœur net, j’en ai discuté avec deux classes. Une de filles, première année BEP, 17 ans en moyenne, et une terminale Bac pro industriel uniquement des garçons, tous âgés de plus de 20 ans. La plupart de ces jeunes habitent des cités, parfois bien difficiles. Je suis assez atterré : presque la moitié des filles (13 sur 28) connaissent au moins une fille qui « a tourné » et autant au moins un garçon qui a participé à au moins un viol collectif.

 

Pourcentages identiques dans la classe de garçons (10 sur 21) mais il s’agit parfois des mêmes cas. Pour la moitié de ces jeunes, l’existence des tournantes est une évidence, comme les vols, le racket ou les violences. Ça fait partie de la vie des cités.

 

Les appréciations sont radicalement différentes dans la classe de filles et celle de garçons.

 

Naturellement, les filles trouvent ça dégueulasse, scandaleux, révoltant. Elles expriment une défiance profonde à l’égard des « mecs des cités » : « Tout ce qu’ils veulent, c’est se vider ». Je saisis au vol des bribes de récits terrifiants. L’une raconte comment une de ses copines a été contrainte à une fellation par un type armé d’un couteau. Une autre comment, alors qu’elle avait 11 ans, circulant dans les caves de son bâtiment, elle et ses copines avaient surpris un viol collectif : des « grands » se relayaient dans une cave dans laquelle hurlait une fille. Deux ou trois autres s’interpellent : « Tu sais, F., la petite brune qui était avec Z la semaine dernière à la porte du lycée, elle a été tournée à la cité X ».

« Il n’y a pas forcément de violence » raconte une autre.

« J’ai une copine qui était dans un squat avec son copain. Ils ont fait… Bon, vous comprenez. Ensuite, elle était en slip et soutien-gorge, deux types sont arrivés. Si tu ne fais pas l’amour avec eux, je te quitte lui a dit son copain. Elle a cédé. »

Autre cas : le chantage à la dénonciation aux parents. Une fille fait l’amour avec son copain, les autres arrivent et exigent qu’elle y passe avec eux parce que ses parents ne seraient pas plus contents d’appendre ce qu’elle a fait avec l’un qu’avec les autres. Ça marche.

 

Mais tout en considérant que les types sont « dégueulasses », elles intègrent tellement la situation qu’elles en rendent aussi responsables les filles qui y passent. Il y a, disent-elles, celles qui sont consentantes (elles citent le témoignage d’une fille sur la radio Sky-Rock). Et puis, celles qui « le cherchent ». Non qu’elles souhaitent, comme le soutiennent certains garçons, coucher avec un bataillon, mais qui prennent des gros risques : elles regardent les mecs dans les yeux ou leur font des sourires, ou passent et repassent devant eux, ou sont en jupe, ou ont un décolleté, un tee-shirt ou un pantalon trop moulants, une démarche trop comme ci ou pas assez comme ça.

Bref, il faut respecter les codes de la cité. Discussions passionnées entre elles : « Tu sortirais en jupe, toi, dans la cité ? » ;

« Quand tu viens chez moi, tu ne te mets pas en jupe ! » ;

« L’autre fois, je suis allée au centre commercial avec une copine. On s’est fait accrocher par une bande de garçons. On n’a pas répondu, on a tracé. Pour le retour, on a pris un autre chemin. Parce que, si on était repassées devant eux, ils auraient cru qu’on les cherchait, qu’on les provoquait. »

 

Ce délire des filles qui provoquent est profondément ancré et, finalement, suscite plus de discussions que l’attitude des garçons qui, au bout du compte, est considérée comme une donnée, quasi « normale ». Quelques-unes ont un point de vue plus juste : « Tu peux marcher comme tu veux, être en survêtement, garder les yeux baissés, ils te font des réflexions, t’envoient des baisers. Si tu réponds, tu es une salope qui cherche. Si tu ne réponds pas, tu es une salope bêcheuse à qui il faut apprendre la vie. Ils se croient tout permis. »

 

 Classe de garçons. Quand (un quart d’heure avant la sortie, autrement on y passe les deux heures de cours) j’annonce le sujet, mouvements divers dans la classe. Intervention de Youssef, un gars bien qui, à la fin du cours, me dit : « Il se passe des trucs horribles. Vous ne pouvez pas imaginer, et avec des tout petits ! Je ne comprends pas comment on peut aller avec une fille sans sentiments. Moi, c’est physique, physiquement, je ne peux pas. »

Mais, pour commencer, Youssef est fâché : « Dans quel journal vous avez lu ça ? Le Monde ? Mais qu’est-ce qu’il connaît des cités le journaliste du Monde ? Il y vit, lui dans les cités ? Quand on parle des jeunes, c’est toujours comme ça. » Je lui ai promis une copie du Monde pour qu’il se fasse sa propre idée en ajoutant que les articles de F. Chambon étaient en général sympas à l’égard des jeunes et des habitants des cités. L’incident me semble tout de même digne d’être rapporté car il témoigne de l’exaspération de certains jeunes au sujet de l’image qu’on donne d’eux.

 

Premier mouvement : les viols collectifs ? Connais pas. Ricanements dans la classe, apartés qui montrent qu’ils savent très bien ce dont je parle. Des filles qu’on « tourne » ? Ah ! Oui, peut-être. Mais elles sont consentantes. C’est ce qu’elles cherchent ! On se retrouve rapidement dans le diptyque : saintes ou salopes. Les mêmes qui, dans d’autres discussions, soutenaient que les filles doivent se couvrir (« Ça vous dirait, à vous, que tous les types qui passent voient les formes de votre femme ? ») tentent de justifier l’injustifiable et d’expliquer que ce qui leur arrive est normal, qu’elles l’ont cherché. Ils ont une explication imparable. Elles sont consentantes, mais quand ça se sait dans la cité, pour sauver leur réputation, elles portent plainte pour viol.

 

Ils connaissent mes idées, m’aiment bien et me « respectent » professionnellement mais aussi pour les activités que j’ai menées en défense des sans-papiers. Ils savent que je ne tolère pas n’importe quoi. Ils modèrent donc leurs propos. Mais je devine que certains d’entre eux ont trempé dans ces histoires. Quelques autres me soutiennent, mais sans se battre. Ils expriment leur désapprobation, c’est leur opinion mais ils n’ont pas vraiment de jugement sur leurs copains qui pratiquent de tels actes.

 

J’inverse le problème, en me plaçant du point de vue des garçons, soulignant la misère affective, morale et sexuelle dans laquelle il faut être pour en arriver là : c’est la sexualité chez les bêtes, les chiens en rut. Je leur annonce que je vais leur filer 50 balles pour qu’ils se payent des poupées gonflables. Ça les vexe, j’ai le dernier mot. Mais pour les faire évoluer, il faudrait y revenir cinquante fois.

 

Par Thierry - Publié dans : Analyses
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