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Analyses

Jeudi 17 septembre 4 17 /09 /Sep 11:12

 

Les hommes battus, victimes oubliées de la violence conjugale ?

Pas plus que nous parlons, à SOS femmes Accueil, de "femmes battues", il ne s'agira pas ici d'utiliser les termes "hommes battus" (sauf pour citer d'autres auteurs qui, eux, usent de cette qualification). Ils sont impropres car cette dénomination est par trop restrictive : en effet, les violences conjugales ne sont pas seulement physiques (ce à quoi fait seulement référence le terme "battu-e"), elles sont psychologiques avant d'être physiques, elles peuvent être aussi économiques et/ou, au moins dans le cas des femmes, sexuelles (relations sexuelles contraintes, non consenties).

De même que pour les femmes, nous préférerons donc quant à nous parler d'hommes victimes de violences conjugales, ... même si c'est moins vite dit ou écrit. (Si nous avons utilisé les termes "hommes battus" en titre sur cette page, c'était pour utiliser le cliché et se donner l'occasion d'en discuter ... CQFD.)


L'homme victime de violence conjugale existe-t-il ?


Une travailleuse sociale suisse, Sophie TORRENT, diplômée du Département de travail social et des politiques sociales de l'Université de Fribourg, a réalisé une recherche (mémoire de licence, juin 2000) intitulée "L'homme battu. Analyse du phénomène de la violence de la femme envers son conjoint, de sa gestion par l’homme et de son processus de dépassement". Ce travail universitaire a donné par la suite naissance à un livre, publié en janvier 2003 par les Editions Option Santé : L'homme battu. Un tabou au coeur du tabou. ISBN N° : 2-922598-04-7.

Sur la base de témoignages laborieusement recueillis, Sophie Torrent montre que la violence psychologique est l’arme favorite de la femme. Cette violence s’exprime par voie directe sous forme de refus, d’insultes ou d’accusations non fondées. De façon indirecte et plus pernicieuse, en déferlant sur des êtres ou des objets auxquels l’homme est sentimentalement lié. La plupart des hommes interrogés ont aussi enduré des violences physiques. Chaises reçues au visage, coups de ciseaux dans le ventre ou morsures sont quelques-uns des exemples apportés dans les témoignages. A l’instar de la violence conjugale envers la femme, celle de la femme envers son conjoint "vise l’autre dans ce qu’il est". Or les rôles de l’homme et de la femme dans la société diffèrent. La violence conjugale envers l’homme se déploie certes pour une part dans le huis clos familial où l’homme est dénigré dans son rôle d’amant ou de père. Mais elle déborde systématiquement de la sphère privée à la sphère publique, lieu de réalisation masculine par excellence. La femme attaque l’homme sur son lieu de travail et cherche à l’isoler socialement. Conséquence de ces violences, l’identité de l’homme "est blessée de l’intérieur par la progressive dépossession de soi, et de l’extérieur par l’humiliation publique".

Face à cette violence, l’homme se sent très démuni. Il préfère souvent l’univers connu de sa relation conflictuelle à l’idée d’une nouvelle vie, solitaire et incertaine. S’il est père, il ne peut imaginer abandonner ses enfants à une femme violente. Conscient de la perception sociale de la masculinité, il hésite à chercher une aide extérieure. Plutôt que de prendre des mesures radicales pour mettre fin à son inconfortable situation, l’homme victime de violence conjugale développe des stratégies de gestion de son stigmate. "Au départ, il nie la relation de violence tant aux autres qu’à lui-même, en mettant en évidence les éléments positifs de la relation." Il relativise les actes violents ou minimise la responsabilité de sa conjointe. L’homme met aussi en place des stratégies d’adaptation. Il se protège en anticipant le danger. Il se surinvestit dans son travail. Il se dépasse en développant des aptitudes à la patience, à la compassion ou au pardon qui lui procurent un sentiment de valorisation personnelle. Reste que l’inévitable finit par se produire. Six des sept hommes violentés interrogés se sont heureusement séparés de leur persécutrice. Pour sortir de l’engrenage, "l’homme doit avant tout prendre conscience qu’il est battu", estime Sophie Torrent. "Il doit aussi y avoir un événement déclencheur qui rende inacceptable pour l’homme les attitudes de la femme." Une violence perpétrée au détriment des enfants, un harcèlement intolérable sur le lieu de travail peuvent être l’occasion pour l’homme de rompre la relation, de se poser en victime et, surtout, de reconstruire son identité.

Selon Sophie Torrent, une des formes de violence psychologique les plus insidieuses consiste à manipuler l'homme en l'incitant à la violence physique. Si l'homme passe à l'acte, la loi se retourne contre lui. La femme violente possède là un atout décisif : la société la croit fondamentalement victime, qu'elle le soit réellement ou non. Et elle peut, sans trop d'ingéniosité, faire croire à son entourage que c'est son conjoint qui est violent.

A la suite de ces agressions visant à éveiller sa violence, l'homme a avant tout peur de sa propre violence. Si l'homme frappe, la femme acquiert son statut de femme battue tout en pouvant continuer à violenter psychologiquement son conjoint qui, quant à lui, n'a pas d'armes juridiques immédiates pour être protégé de cette violence psychologique. La présence de ce potentiel de violence met l'homme dans une position de tension quotidienne. Il sait qu'un seul manque de maîtrise peut avoir des conséquences très lourdes. S'il est stigmatisé comme homme violent, il n'a notamment plus aucune chance d'obtenir la garde de ses enfants. Ce mécanisme est des plus violents car il fait de l'homme victime de la violence de sa compagne son propre ennemi. Il se met à craindre ses propres comportements et ses moyens de défense s'inhibent. "Je suis le plus fort, je dois me maîtriser".


Les femmes sont-elles donc capables de violence ?

Dans son livre polémique Fausse Route (Editions Odile Jacob, 2003), Elisabeth Badinter cite maints exemples de violences perpétrées par les femmes, de la participation active de femmes nazies à l'entreprise de destruction massive des camps de la mort pendant la Shoah aux maltraitances sur leurs propres enfants dont certaines femmes se rendent coupables, en complicité ou non.

 

Violences conjugales féminines, quelle est l'ampleur du phénomène ?

En l'absence de toutes statistiques ou recherches approfondies et sérieuses sur l'ampleur du phénomène, il est difficile de se prononcer définitivement.

Néanmoins, il est raisonnable de penser - et ce n'est pas une façon de nier le problème - que le phénomène est statistiquement minoritaire. Les raisons sont essentiellement de nature culturelle : partage sexuel historique des rôles, culture de la virilité et du machisme, etc.

Sous réserve d'inventaire, les plaintes pour coups et blessures portées par une femme sur son conjoint et les cas de décès de conjoint masculin provoqués par le conjoint féminin sont très nettement minoritaires. Il n'est pas possible d'arguer d'une sous-déclaration des cas de décès. Quant au nombre de plaintes, s'il est exact que la démarche pose des difficultés particulières pour un homme, il existe aussi une sous-déclaration importante pour les femmes victimes.


Existe-t-il des services d'aide et de soutien spécifiques aux hommes ?

A notre connaissance, il n'existe pas de services spécifiques au bénéfice des hommes victimes de violence conjugale. Cela tient d'une part au fait que le phénomène demeure souterrain et mal connu, d'autre part au fait que, contrairement aux femmes (en France du moins), les hommes ne se sont jamais regroupés en association d'aide et de soutien, en tous cas quant à cette question particulière, peut-être aussi parce que le nombre de victimes est faible ...

Toutefois, il est utile de préciser que certains services sont bien entendu autant destinés aux femmes qu'aux hommes (par exemple, les associations et services d'aide aux victimes) et que certains autres, ciblant plutôt les femmes, sont cependant complètement ouverts aux hommes, à commencer par le réseau des Centres d'Informations sur les Droits des Femmes qui en accueillent régulièrement, quelle qu'en soit la raison.

 

Par Sos Femmes - Publié dans : Analyses
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Vendredi 11 septembre 5 11 /09 /Sep 01:42

Ce matin, j’ai reçu ce commentaire de Serge, qui m’a semblé intéressant. J’ai souhaité le publier dans le blog, pour qu’il soit plus visible.

 

Bonjour,
Je suis indigné par le comportement d'Olga et de son mari.
Olga a de la chance de ne pas avoir à travailler en usine.
Concernant le sort que lui a réservé Rachid, je le condamne, mais ces gens là sont d'une autre culture, et ils sont incapables de s'intégrer.
On parle tout le temps du droit des femmes, mais les femmes ont énormément d'avantages que les hommes n'ont pas.
En cas de divorce, c'est toujours la femme qui a la garde des enfants.
Au fait, des hommes sont battus par leur femme, et il n'existe aucun site.

 

 

Sophie : Vous avez raison, certaines inégalités existent toujours.
Vous avez raison pour la garde des enfants. C'est le plus souvent la mère qui a la garde, et je connais des cas où ca me met dans une colère noire. Mais combien de pères abandonnent aussi leurs enfants, et/ou ne payent pas la pension ? Combien de femmes sont moins bien payées que leurs homologues masculins ? Pourquoi ont-elles encore 30% de retraite en moins ?
Le débat est sans fin.


Mais au lieu de tout nous reprocher, les hommes et femmes de bonne volonté devraient s'unir pour faire cesser toutes les violences.
Pourtant, il est vrai que les femmes subissent en très grande majorité les violences des hommes. Les chiffres parlent d'un homme violé pour 9 femmes violées, et d'une même proportion, pour les hommes battus par leurs femmes : environ un homme pour 9 femmes.
Ce blog leur est aussi ouvert, comme je le dis dans le texte d'introduction.

Mais pour le moment, seule une femme a écrit pour raconter comment elle a battu son mari.
Il y a d'ailleurs un commentaire très intéressant sur ce sujet.
S vous avez un témoignage, il sera publié sans problème.
Les violences conjugales, comme les violences sexuelles, contre les hommes et les femmes, d'où qu'elles viennent, sont intolérables, à condamner et à combattre fermement.
Il faut faire bouger les choses... Et cela dépend de la bonne volonté de tous !

Par Sophie - Publié dans : Analyses
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Mardi 1 septembre 2 01 /09 /Sep 00:32



Vanina nous communique quelques statistiques sur les violences faites aux femmes.


En 1999, plus d'un million et demi de femmes ont été confrontées à une situation de violence, verbale, physique et/ou sexuelle.


Une femme sur 20 environ a subi en 1999 une agression physique, des coups à la tentative de meurtre
1,2 % ont été victimes d'agressions sexuelles, de l'attouchement au viol. Ce chiffre passe à 2,2 % dans la tranche d'âge des 20-24 ans.


Les viols concernent 0,3 % de l'échantillon, chiffre qui, rapporté à la population globale, donnerait 48.000 victimes (sur 15,88 millions de femmes de 20-59 ans). Ce chiffre a été jugé "effarant" par la démographe Maryse Jaspard (Institut démographique de l'Université de Paris I).

La majorité des violences se produit au sein de la sphère familiale ou privée.
Les violences conjugales relevées par l'enquête vont des menaces, chantage affectif sur les enfants, mépris, à la séquestration, la mise à la porte, les rapports sexuels imposés, les coups et la tentative de meurtre. Elles concernent une femme sur 10 vivant en couple en 1999 et 30 % de celles qui s'étaient séparées de leur compagnon au moment de l'enquête. Les plus jeunes sont les plus touchées (15,3 %).

Ces violences conjugales relèvent de toutes les classes sociales. Les agricultrices sont les moins atteintes (5,1 %), les étudiantes (12,4 %) et les foyers vivant des allocations chômage ou RMI (13,7 %) les plus affectés.

Les agressions physiques ou sexuelles sont rares en dehors du milieu familial ou de la sphère privée (respectivement 1,7 et 1,9 %).


Au travail, le harcèlement moral concerne 3,9 % des femmes (situations imposées, critiques injustes, mises à l'écart répétées, ...), les injures et menaces 8,5 %, les agressions physiques 0,6 %. Le harcèlement sexuel, avances ou agressions sexuelles, frappent 1,9 % des salariées. Une fois sur 5, il s'agit d'un supérieur hiérarchique.

Par Vanina - Publié dans : Analyses
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Mercredi 19 août 3 19 /08 /Août 23:45

Toutes les femmes peuvent être violées, quels que soient leur âge, leur classe sociale, leur statut civil, leur apparence physique. Dans 60% des cas, le violeur est connu de la victime. Ce sera un ami, leur mari, leur père, leur oncle, leur thérapeute, etc., c'est-à-dire un homme qui abusera d'une situation de confiance. Un viol peut avoir lieu n'importe où : à la maison, dans une automobile, sur un terrain de stationnement, dans la rue, dans un cabinet de thérapeute... et à n'importe quelle heure du jour.

 

De plus, 97 % des violeurs sont des hommes normaux et non des maniaques sexuels comme le voudrait la croyance populaire.


Les enquêtes sérieuses portant sur le viol démontrent que ce crime est avant tout une agression violente déclenchée par la haine et le mépris des femmes. Il conviendrait donc de le définir comme crime sexué. La plupart des gens croient que le viol est provoqué par une pulsion sexuelle irrésistible et incontrôlable. Il n'en est rien.

 

Dans 70 % des viols, il y a préméditation lorsqu'il s'agit d'un violeur seul. Pour les viols collectifs, l'indice de préméditation monte à 90% et plus. Invoquer l'argument de pulsion sexuelle incontrôlable revient à dire que les hommes sont encore moins capables de contrôle que les animaux.

En effet, dans le monde animal, il n'y a jamais de viol. Il ne faut pas croire non plus que les violeurs viennent tous de milieux défavorisés.
La plupart du temps, les victimes de viol ne portent pas plainte, quel que soit le statut social de l'agresseur. Selon des chiffres conservateurs, 10% seulement des victimes de viol portent plainte. La loi protège mieux le violeur que la victime. Les rouages judiciaires dans lesquels doit s'engager une victime de viol sont autant de nouvelles humiliations pour elle, dans l'état actuel de la justice.

 

La femme violée est détruite physiquement et psychologiquement. Une femme pour qui le monde vient de s'écrouler, n'en déplaise au législateur. La femme victime de viol se sent détruite, honteuse, humiliée, bouleversée parfois pour le restant de sa vie. Elle vient de subir la charge haineuse que des hommes ont envers toutes les femmes.

 

"Je ne me suis pas fait faire l'amour, je me suis fait faire la haine" disait une victime de viol.
Un ou plusieurs hommes peuvent agresser et violer une femme en toute tranquillité ; ils n'ont qu'à prétendre qu'ils croyaient qu'elle était consentante. Voilà où en est rendue la justice dans notre monde dit civilisé. Devant de tels jugements et de telles déclarations, nous ne sommes pas surprises de constater que sur, 100 viols déclarés, il n'y a que deux condamnations. Nous serions en droit de nous questionner sur la sexualité du législateur.

 

D’après les raisonnements juridiques de nos élites, les femmes sont constamment soumises à un choix référendaire. Quand c'est non c'est oui, quand c'est oui, c'est non.
Qu'en est-il réellement de cette histoire de consentement ? D'où vient cette aberration dans la loi selon laquelle une victime d'agression sexuelle aurait consenti à son agression et l'aurait provoquée ?


Un des arguments à la base de ces considérations sur le crime de viol est que les femmes pourraient crier au viol pour se venger d'un homme, comme la femme de Putiphar vis à vis de Joseph. Bien. Mais, dans ce cas, un homme qui prétend avoir été volé peut faire de même. Une victime de vol peut avoir consenti à être volée. Si cette personne était habillée de façon à ce que sa richesse soit évidente, n'a-t-elle pas provoqué le vol ?


Il est étonnant que le système judiciaire soit si méfiant à l'égard des femmes, qu'il n'a même plus confiance en ses propres rouages. Les procédures prévues en cas de plainte pour viol contreviennent aux principes mêmes qui régissent le code criminel. Dans quel autre cas la victime doit-elle prouver qu'elle n'a pas été consentante ? Dans quelle autre forme de procès la victime se retrouve-t-elle traitée en accusée ? Les gens qui se font assassiner ont peut-être consenti à se faire tuer ?

 

L'autre argument sous-tendant le consentement de la victime de viol, et certainement le plus "populaire", c'est la provocation. Une femme a provoqué un homme sexuellement, elle mérite d'être violée !!! C'est pour ça que Georges prétend qu'il ne peut avoir violé Olga. Il a été établi que 97% des violeurs sont des hommes normaux. Les critères de normalité dont se servent les psychiatres actuellement sont des critères freudiens.

Or Freud, malgré tout son "génie", est certainement celui qui a inventé le plus d'inepties sur les femmes. Selon cet éminent maître, les femmes sont des êtres qui n'ont pas complété leur formation biologique et qui souffrent d'une absence de pénis.

 

Selon l'"idéologie" freudienne, les femmes sont essentiellement (par nature) masochistes, passives, frustrées, dépendantes, etc. Les hommes au contraire sont actifs, agressifs, sadiques, etc. Il est normal que, dans les relations sexuelles, ce soit l'homme qui soit actif et la femme passive. La femme ne consent pas, elle doit être prise par l'homme qui a seul l'initiative. Ces schèmes de pensée ne sont pas véhiculés seulement dans la psychiatrie freudienne, ils sont à la base même de notre conception des relations hommes-femmes telle que transmise socialement.


Le comportement normal d'un homme dans notre société est donc de considérer les femmes comme des objets sexuels mis à sa disposition. Par Dieu le Père ou par la Nature. Dans le viol, un homme prend une femme sans son consentement (comment pourrait-elle consentir ?), s'en sert et la jette. C'est exactement comme ça que se sent la victime de viol, jetée aux ordures.


Aujourd'hui, des femmes refusent de continuer à répondre à des stéréotypes imposés par un ordre social qui les dévalorise et les déshumanise. Partout des groupes de femmes dénoncent les conditions qui sont faites aux femmes. Que ce soit dans les manuels scolaires où on enseigne à nos fils à nous mépriser ; dans la publicité où on nous vend en prime avec la voiture de l'année ou dans la pornographie où on nous vend comme de la viande. Les femmes ont pris la parole et dénoncent le sexisme et la discrimination et affirment leurs droits. Leurs droits au respect, à l'autonomie, à l'indépendance, à la mobilité (marcher dans la rue sans se faire harceler), à l'espace, à l'expression. Les femmes affirment leur droit à la liberté de dire oui de dire non.

Les femmes refusent aussi la passivité. Partout, et de plus en plus, des cours d'auto-défense sont donnés pour apprendre aux femmes leur force physique, pour leur montrer qu'il est possible pour elles de se défendre physiquement. Il ne s'agit pas de répondre à la violence par la violence (nous espérons ne jamais en arriver là), il s'agit de légitime défense. Les femmes apprennent à leurs filles à être autonomes, fortes et indépendantes, et non plus soumises, faibles et dépendantes.

Par Louise - Publié dans : Analyses
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Lundi 17 août 1 17 /08 /Août 23:42

 

Les arguments de Georges (pour justifier le viol d'Olga, cf son témoignage, plus bas dans le blog) et de ses amis m'ont scandalisée.

Autrement dit si je montre ma féminité, alors je suis assimilée à une pute : mon corps est disponible puisque consentement et disponibilité sont identifiés. Finalement peu importe mon consentement puisqu’avant tout ils me voient comme disponible sexuellement. Je suis considérée comme une prostituée, et si nous examinons plus loin encore les implications de cette réalité, se pose-t-on la question du consentement (et donc du risque permanent du viol) des prostituées ? Cela semble une évidence à l’opinion commune : comme elles sont par moments disponibles sexuellement moyennant argent, on en déduit qu’elles sont disponibles en tout temps, leur consentement et leur refus sont indifférents au monde.


Porter une jupe équivaut à chercher à être violée selon cette pensée machiste, laquelle unit la volonté d’une femme et le viol, comme s’il était possible de vouloir être violée. Ainsi, être habillée en femme finit par être provocant en soi. D’où l’implication éclairante : être une femme est provocant.

Tel qu’il est considéré, le féminin est provocant de fait, la femme par sa présence auprès de l’homme deviendrait la cause de la violence éventuelle de ce dernier. Le féminin s’il se montre est provocant ; s’il se cache, l’est moins. Ainsi, la pudibonderie féminine aurait pour but de diminuer la violence masculine, laquelle serait due aux femmes. Un comble!
Pourtant, quels que soient les efforts d’une femme faits pour dissimuler sa féminité, elle sera toujours obscène de par son corps puisqu’il est irréductiblement, irrémédiablement pourrait-on dire, féminin. Aussi masculinisée ou timorée que peut sembler une femme, elle reste femme, et donc, fondamentalement, obscène.


Dans les cas de viol, le consentement de la femme violée (le fameux « elle était consentante ») est allégué par celui ou ceux qui l’ont violée. On peut alors envisager le glissement opéré par la pensée machiste, allant du consentement sexuel d’une femme à sa disponibilité sexuelle, qui est nécessairement totale, permanente, sans répit, dépendante du bon vouloir des hommes qui veulent user du corps féminin : la femme est esclave sexuelle. C’est comme ça que Georges, que les jeunes de la cité dans les tournantes, mais aussi Rachid et Marie te voient Olga !

 

La modalité parfaite de la relation de domination est le viol. La gravité du viol réside dans l’appropriation de l’esprit et du corps de la femme par un autre, cette appropriation produit le doute quant à la volonté de celle qui est violée : elle ne peut pas saisir clairement que sa volonté est piratée par quelqu’un d’autre, contre lequel elle ne peut pas grand chose puisque le rapport de force a tourné en sa défaveur.

 

Le viol est l’ultime appropriation psychique et physique de soi par l’autre (appropriation par laquelle le violeur ne prend pas une femme de force, mais la force à le prendre dans son corps) Le fait que ce crime ait autrefois été classé comme attentat à la pudeur est en effet éclairant pour mon propos : le viol est attentat à la pudeur en ce qu’il est pénétration forcée d’un corps, ce corps qui est à la fois barrière et ouverture au monde, corps qui est protégé par, et protection de, la pudeur.


Au contraire de l’intention qui faisait du viol non un crime mais un simple attentat à la pudeur, je suggère de considérer le viol comme le pire crime qui soit parce qu’entre autres il est attentat à, crime contre, la pudeur.


Le sexe est la partie corporelle où le plaisir peut être physiologiquement le plus fort, de telle sorte qu’il est devenu difficilement acceptable pour la société et qu’il a fallu le réduire à la fonction de procréation et le couvrir de honte, en l’occurrence chez les femmes. Le sexe devient alors le lieu emblématique de la pudeur, et prétexte à pudibonderie : le sexe des femmes est si obscène qu’il faut taire son caractère indépendant du pénis et de l’enfant. Cet endroit où le plaisir est singulièrement fort, indécent, nécessite une intimité pour que le plaisir puisse se réaliser.
La sexualité nécessite l’intimité. Avec une personne que je désire, je vais au-delà de ma pudeur à mesure que mon intimité avec elle se crée, je la porte avec moi, je jouis de l’intimité qui existe avec l’autre. L’homme qui viole une femme saccage la pudeur de la victime. L’intimité de la femme violée est mise à la disposition du violeur, elle est désintimisée, vidée d’elle-même.


Aujourd’hui le viol n’est toujours pas reconnu dans sa réalité, avec ceci de propre au viol qu’il est le seul crime pour lequel la culpabilité retombe sur la victime, et non sur le bourreau. On retrouve ici la caractéristique de l’attentat à la pudeur qui fait culpabiliser celle ou celui qui en est victime, et lui coupe la parole.

Il faut probablement relier le refus obstiné de cette reconnaissance de la gravité du viol au refus de reconnaître aux femmes le droit à la pudeur, à l’intimité, à la volonté subjective, irréductible à la volonté des autres. Les femmes ne sont pas pleinement reconnues comme sujets, et cette absence de reconnaissance s’exprime par l’absence de respect de la pudeur des femmes.


Le viol se situe bien dans la logique de destruction de la pudeur féminine, destruction et affirmation de la non-existence de la pudeur. Un exemple : la société refuse le droit à la pudeur d’une femme qui invite un homme chez elle et qui refuse un rapport sexuel qu’il lui propose. S’il la viole, et si elle porte plainte, il y a peu de chances pour que sa plainte soit entendue : en effet, les mœurs estimeront qu’elle n’aurait pas dû l’inviter chez elle si elle refusait tout rapport sexuel (si elle ne voulait pas être violée pourrions-nous entendre). La femme doit se montrer pudibonde et refuser d’inviter l’homme à prendre un verre et converser, elle n’a pas le droit de refuser un rapport sexuel si elle n’a pas été pudibonde : elle n’a pas le droit à la pudeur. Elle doit accepter le rapport sexuel, c’est « bien fait pour elle » si elle a été violée, « ça lui apprendra » la pudibonderie. »

Gonzague a raison, ce sont les mentalités qu'il faut changer !

Par Anne - Publié dans : Analyses
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