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Lundi 9 novembre 1 09 /11 /Nov 12:42

Chienne de garde nous donne à lire un résumé d'un livre sur l'enfance d'une petite fille, Kariam, qui a vécu dans une famille salafiste.


J’ai lu un livre signé Karima, jeune femme d’origine marocaine vivant en Belgique. Dans son livre, Karima raconte son histoire : traitée comme la petite bonniche d'une famille nombreuse maghrébine de Verviers, elle est obligée de porter le voile à 9 ans et mariée de force.

 Une partie de la communauté marocaine et musulmane de Verviers l'accuse de trahison parce qu'elle livre son enfance et sa jeunesse douloureuses dans « Insoumise et dévoilée », livre paru en mars 2008 chez l'éditeur montois Azimuts. Cette femme de 32 ans n'a pas froid aux yeux. Son histoire le prouve. Son prochain livre s'intitulera : « Lettre à mes parents ».

Des parents originaires des montagnes berbères de l'Atlas, père mineur, mère illettrée : Karima est la sixième d'une famille pauvre de neuf enfants, dont huit nés en Belgique. Le livre de Karima est aussi une quête de soi. Elle y perce le mystère qui a plané sur son enfance. Entre 3 et 6 ans, avec l'une de ses sœurs, elle a été placée dans une institution. Un endroit chaleureux, où la famille a laissé les deux petites filles « pour des raisons socioéconomiques », apprendra-elle à l'âge adulte.

« Je reviens donc après une absence de trois longues années, quatre pour Yasmine, raconte-t-elle. L'accueil est très froid. A peine rentrées, les ordres pleuvent : « Ramasse ceci, prends cela, fais ci, lave ça, calme ton petit frère... » J'obéis sans rien dire. » Karima devient le vilain petit canard de la famille.

L'imam de la mosquée de sa ville, réputée salafiste, convainc son père de donner une éducation religieuse à ses enfants. « Dès le lendemain, du lever du soleil jusqu'à huit heures du matin, nous restons à la mosquée. Puis, de huit heures jusqu'à quinze heures trente, nous allons à l'école, et de seize heures jusqu'au coucher du soleil, nous retournons à la mosquée. C'est ainsi tous les jours. Je suis très fatiguée mais je n'ose pas le montrer. De plus, je n'ai plus le temps de faire mes devoirs.»

Le même imam humilie la petite fille en la couvrant d'un chapeau de papier parce qu'elle ne porte pas le voile. « Au petit matin, j'espère que mon père a oublié cette histoire et je m'apprête à partir à l'école sans voile. C'est sans le connaître... Il me serre le bras et me dit sèchement : "Où est ton foulard, sorcière ? " »

Karima est à l’école primaire. La direction de l'école communale interdit le port du voile pour les petites filles, puis, sous la pression des pères musulmans, y renonce. Aujourd'hui, Karima veut se battre contre cet usage. « Dans l'école de mes enfants, j'ai vu une petite fille de troisième maternelle qui portait le voile », s'indigne-t-elle.

Un jour, Karima voit son père pleurer : son frère est mort. « Sur la tombe, mon père promet de prendre soin de son neveu Moussa, de s'en occuper comme de son propre fils et de le faire venir en Belgique. Mais j'ai du mal à comprendre : comment s'y prendra-t-il, alors qu'il ne s'occupe déjà pas de ses propres enfants ? » La réponse viendra plus tard. En attendant d'être attirée par ruse au Maroc et mariée avec Moussa sans son consentement, Karima use son enfance à aider sa mère et sa sœur aînée à faire le ménage et à élever leurs enfants.

Chez les B., filles et garçons n'ont pas le même statut. « Ma mère nous a préparé nos plus belles tenues : longue jupe jusqu'aux pieds, pantalon en dessous, comme dans « La Petite Maison dans la prairie », gros pull en laine, assez large et long. Par contre, mes frères sont vêtus de jeans, de pulls et de chaussures de marque. La différence est frappante entre eux et nous. En fait, avec nos foulards, nous ressemblons à des servantes, mais n'est-ce pas ce que nous sommes ? »

A l'adolescence, Karima commet son premier vol pour se procurer un soutien-gorge. Elle enchaîne avec d'autres larcins pour constituer le maigre trousseau de sa sœur Yasmine, que leur mère menace : « Si tu enlèves ton foulard chez ton mari pour que tes belles-sœurs te prennent en photo, je te jure, je te tue ! » Mais Yasmine ne l'écoute pas, elle sait qu'à dater de ce jour, les brimades de ses parents sont terminées.

Pour Karima, la voie de la liberté sera encore longue : le divorce du mariage - jamais consommé - avec Moussa est lent, elle ne peut vivre qu'en concubinage avec le père de ses enfants. Néanmoins, à force d'aider les siens, elle parvient à se rapprocher d'eux. Leurs réactions outragées à la publication de son livre la font soudain revenir dix ans en arrière.

Par Chienne de Garde - Publié dans : Analyses
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