Ce blog est destiné à toutes les femmes qui se sentent hypersexuelles.
Le plus souvent, elles en souffrent, car leur entourage les juge mal, 9 fois sur 10.
Elles se font traiter de salope, nympho, putain, j'en passe, et des meilleures....
Cet espace leur est ouvert, pour qu'elles parlent, qu'elles confient ce qui les fait souffrir, et ce dont elles ont honte, la plupart du temps.
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Putains, prostituées, putes, travailleurs du sexe, femmes galantes ou de petite vertu, filles de joie,
appellez-les comme vous voulez.
Mais n’oubliez pas qu’elles sont des citoyennes comme les autres
Dénoncent notamment la loi sur le racolage du 18 mars 2003, instaurée par Nicolas Sarkozy.
A l’époque, le ministre de l’intérieur entendait arrêter le trafic d’êtres humains. Cette loi n’a pourtant jamais conduit devant la justice les souteneurs et responsables des réseaux de traites…
Au contraire, elle a contribué à marginaliser les travailleurs et travailleuses du sexe, les mettant à la merci des proxénètes.
Le résultat est facile à deviner. Les prostitué(e)s, du fait de cette marginalisation, sont fragilisées, en
but aux violences de toutes sortes et davantage exposées au Sida et aux MST.
Les travailleurs du sexe demandent l’abrogation de cette loi et la création d’un véritable statut.
Nous combattons aussi la propagation du Sida et des MST et préconisons le respect de bonnes pratiques de prévention.
Nous nous adressons aux associations de prévention, personnalités politiques et chercheurs en sciences sociales, toujours dans l’optique de donner la parole aux prostitués, de les faire entendre et de médiatiser leur parole.
Il est illusoire de vouloir supprimer la prostitution. Faut-il la réglementer ? «Droits et Prostitution» demande que sur cette question un débat s’ouvre. Ce collectif est membre de l’IRCRSE, « International Commitee on the Rights of Sexworkers in Europe ». Il est aussi composé de nombreuses associations de défense des prostitué(e)s comme l’ARCAT, (Association de recherche, de communication et d’action pour l’accès aux traitements), Les amis du bus des femmes, l’UNALS (Union nationale des associations de lutte contre le Sida), Cabiria, Femmes de droit droits des femmes, Femmes Publiques, Grisélidis, les putes, STT (Support Transgenre Strasbourg), Parité, le Pastt (Prévention Action Santé Travail pour les Transgenres)...
Ce mouvement s’inscrit dans la lignée des groupes de revendications des années 70. Il fédère la parole d’une nébuleuse d’associations de défense, d’information, de prévention, de soutien des
travailleurs du sexe. Certaines demandent un statut et une reconnaissance de cette activité, d’autres s’occupent des droits des migrants. Dans certaines associations, dites communautaires (comme
Cabiria, Le bus des femmes, Grisélidis…), les prostituées sont actrices dans la prévention auprès de leurs pairs. D’autres encore (Parité, le Pastt) défendent les droits des personnes
transgenres.
On peut porter un regard moral sur la prostitution : est-ce bien ou mal ? Sauf que ce n’est pas le problème. La prostitution existe. En la cachant, on ne la supprime pas, on ne fait que déplacer
le problème. On balaye sous le tapis.
C’est ce qu’a fait Nicolas Sarkozy. Les prostitué(e)s travaillent. Elles payent l’impôt. Certaines d’entre
elles exercent leur métier sans contrainte. Oui, cela existe aussi, n’en déplaise aux moralisateurs qui ne voient dans les prostituées que des victimes du mauvais sort. Ils et elles ne sont pas
si rares à aimer leur métier. Quant à la contrainte, elle vient, aussi, tout autant du souteneur que de l’Etat.
Plutôt que de débattre sur le sexe des anges, il serait plus utile de redonner à la prostituée la place qui lui revient dans la société et non pas la cantonner dans les recoins malsains de nos
cités, comme si elle représentait notre mauvaise conscience.
Les associations, qui composent le collectif «Droits et Prostitution», réclament l’abrogation de l’article 225-10-1 A du code pénal pénalisant le racolage. Sous prétexte de sanctionner le racolage cette loi réprime en fait la prostitution. Comme il y a une répression de la prostitution, les prostituées sont amenées à se cacher. Elles subissent des menaces de la part des clients, mais aussi des policiers. Les personnes migrantes font l’objet d’une plus grande répression de la part de ces derniers et dans les commissariats des prostituées ont été humiliées, mises à nue. Des personnes travesties ou transgenres ont été placées dans des cellules avec des hommes, ce qui les exposent à des violences. Dans ces conditions, donc, les prostituées ne peuvent se rendre dans un commissariat pour porter plainte.
Ces faits ont été constatés par les associations. Le collectif «Droits et Prostitution», avec d’autres
associations, a demandé à la commission citoyen-justice-police [commission nationale chargée de plancher sur les rapports entre les citoyens et les forces de sécurité et sur le contrôle et le
traitement de ces rapports par l’institution judiciaire] constituée notamment de la ligue des droits de l’homme et du syndicat de la magistrature de produire un rapport : Des nouvelles zones de
non-droit, des prostituées face à l’arbitraire policier. Il y a eu également des articles [cf Le monde 16/12/2007] qui relatent un cas de viol de prostituées par des CRS qui ont écopé des sept
ans de prison. On peut également lire le dossier de presse de Médecins du monde de juin 2006.
Nous demandons, comme Sarkozy l’avait annoncé lors du vote, que l’on dresse le bilan de cette loi sur le
racolage. On attend toujours.
En 20 ans de lutte contre le Sida et d’action de prévention on a appris que plus les conditions dans lesquelles s’exerce la prostitution sont sécurisantes, plus les personnes prostituées
sont à même de se protéger par rapport au VIH/Sida et aux autres MST. Or le fait de rendre les prostituées invisibles du fait de la répression du racolage qui est en fait la répression de la
prostitution et une répression des prostituées migrantes amène les prostituées à se cacher, les éloigne des structures de prévention et les fragilisent dans la négociation du préservatif.
De plus les prostituées, françaises ou migrantes, ont été amenées à rechercher la protection de souteneurs. Dans les années 80, les prostituées s’étaient libérées de l’emprise des proxénètes. Il
y a eu une diminution des amendes pour racolage actif et elles ont pu se libérer de leurs proxénètes. Là on revient à un statut antérieur.
Pour les prostituées étrangères c’est très important parce que cette loi d’affichage, sous prétexte de protection de la femme et de lutte contre les réseaux, est en fait une chasse aux
prostituées migrantes et sans papier.
Tous les boulevards extérieurs ont été vidés des prostituées migrantes. On se rend compte qu’elles ont été arrêtées et reconduites à la frontière sans que, lors de leur procès, on leur demande si
elles étaient sous le joug d’un proxénète. On a beaucoup parlé d’autorisation provisoire de séjour en échange de leur « collaboration ». Il n’y a eu que des autorisations extrêmement provisoires
qui ne permettaient pas à la personne d’être protégée.
Les prostituées payent des impôts au titre des bénéfices non-commerciaux, mais cette reconnaissance fiscale
ne leur offre aucune protection et elles n’ont pas d’assurance chômage. Elles n’ont pas de droit à la formation professionnelle, à une retraite ni à l’accès à la médecine du travail. Puisqu’elles
payent des bénéfices non-commerciaux elles estiment qu’elles sont des citoyennes à part entière et qu’elles devraient bénéficier des droits afférents
On voudrait la reconnaissance de la prostitution et sortir d’une conception réglementariste qui date du 19ème siècle. Les maisons closes c’est du proxénétisme d’état. Nous voudrions un statut qui
sorte de ce proxénétisme d’état ou d’entreprise et qui se calque sur celui des professions libérales. Elles pourraient ainsi travailler sur une forme individuelle ou même sous forme collective
(si on abolit le proxénétisme de soutien).
En Suisse, le statut des prostituées nous semble intéressant. En Suisse elles payent une patente qui leur permet de travailler chez elles, en même temps elles sont indépendantes.
Notre souhait est de montrer que derrière la prostitution il y a aussi des individus qui sont discriminés du fait de leurs pratiques sexuelles. La plupart sont des femmes et des personnes
migrantes. Cette superposition fait que les personnes n’ont pas accès à la parole. Leurs droits sont bafoués du fait qu’elles cumulent un nombre de partenaires qui n’est pas « normal ». Et puis
la loi sur le racolage est aussi utilisée pour chasser les étrangères.
Il faut savoir quelque chose de très important : la loi du 18 mars 2003 sur le racolage a été instaurée pour lutter contre la traite des êtres humains. C’est le discours officiel de Sarkozy. Or,
depuis 2003, il n’y a pas eu un seul procès visant à démanteler des réseaux de traite des êtres humains. Je parle là de procès pour traite internationale, concernant des filles qui sont arrivées
par la violence, qui sont contraintes. Il n’y en a pas eu un seul. Cette loi ne répond pas à ses objectifs. Cette loi est un prétexte.
Dans les arrestations pour racolage, des clients ont été utilisés par la police afin qu’ils indiquent si la
prostituée les avait racolés. Les policiers ont menacé ces clients d’appeler leur entreprise ou leur femme… C’est de la subornation de témoin. «Droits et Prostitution» considère que courir après
les prostituées pour les pénaliser à cause du racolage ou courir après les clients pour les punir d’activités prostitutionnelles c’est exactement la même chose. Cela favorise
« l’invisibilisation», cela renforce les réseaux de proxénètes et les pratiques à risque. Dans la prostitution, il y a le client et la prostituée. Comme nous n’avons pas de discours moral
sur le client, on considère que le pénaliser c’est la même chose que pénaliser la prostituée.
On ne voit pas très bien ce que le métier de prostitué(e) aurait de plus moralement dégradant que d’autres métiers dits « de services » ; ce qui l’est c’est, d’une part, le regard hypocrite d’une société qui le méprise tout en l’exploitant (en tous les sens du terme), d’autre part, et surtout, les conditions de cette exploitation, du fait de cette condamnation morale de façade.
Tout métier de service à la personne pourrait, si on pousse la logique des choses, être considéré comme de la prostitution. La condamnation "moraliste" du seul service qu’est le service sexuel est en droit injustifiable ; du reste le droit n’interdit pas la prostitution, mais le proxénétisme, généré par le refus de soumettre ce métier au droit social ordinaire. Il y aurait donc une contradiction à refuser certains droits sociaux aux prostitué(e)s, au nom d’un refus moral de la prostitution, alors que celle-ci n’est pas, en droit, interdite et qu’elle est une profession légalement fiscalisée et donc reconnue.
On ne voit pas, en effet, en quoi le sexe serait un organe corporel différent de la main qui masse ou qui
coupe les cheveux ou qui soigne... à moins de considérer que la sexualité en général doit être soumise à des normes ou interdits moraux particuliers, ce qui avait peut-être encore un sens à une
époque où la contraception n’existait pas, mais n’en a plus aujourd’hui. Les seuls motifs de cette différence paraissent d’ordre religieux et donc ne valent que pour ceux qui y adhèrent, non pour
tous. Le problème est donc que le point de vue moral des adversaires de la prostitution n’est pas nécessairement celui de tout le monde. Chacun a le droit de considérer que la prostitution est un
service comme un autre, et je ne vois pas au nom de quelle morale valant pour tous on pourrait imposer aux autres, client(e)s et prostitué(e)s consentant(e)s, la morale particulière qui est celle
de ses adversaires. Personnellement, je n’aime pas la boxe que j’estime violente, mais je n’en demande pas l’interdiction pour autant, dès lors que les boxeurs (adultes et vaccinés) ne la voient
pas comme telle ou consentent à cette violence comme plaisir lié à leur sport. Si c’est en effet le droit des adversaires de la prostitution de la refuser pour eux-mêmes, ce ne l’est pas de
l’interdire aux autres. Ce qui fait que le droit, par principe libéral et universaliste, ne peut interdire la prostitution (laquelle ne concerne pas que les femmes), ce qui est effectivement le
cas : le droit interdit le proxénétisme et le racolage sur la voie publique, pas la prostitution. Il est alors absurde de voir le droit condamner pour proxénétisme quiconque vit avec un(e)
prostitué(e) ou loue un logement ou une chambre à un(e) prostitué(e ), etc.
Ainsi, si nul ne n’oblige personne à se prostituer ou à fréquenter les prostitué(e)s, on ne voit pas en quoi il faudrait interdire la prostitution, comme service rémunéré à la personne, à ceux qui y consentent. De plus, la fausse interdiction actuelle a pour seul résultat de transformer la prostitution en esclavage et en entreprise mafieuse, dont les pratiques sont contraires aux droits des hommes et des femmes prostitués.
C’est un tel déni des droits des prostitué(e)s qui est injustifiable, alors qu’ils ou elles ont le droit
d’exercer ce métier. Pour sortir de cette contradiction, il faut donc sortir de l’hypocrisie qui consiste à condamner la prostitution et surtout les prostitué(e)s pour des raisons « moralistes »
particulières et à « tolérer » l’exercice de leur métier dans les conditions les plus intolérables pour eux ou elles et les plus dangereuses pour la santé publique, du fait même de cette
condamnation injustifiable en droit. Il faut donc légaliser la prostitution, de telle sorte que les prostitué(e)s jouissent du droit social de tous les autres travailleurs, et que les exigences
de santé publique particulières à cette profession puissent s’appliquer comme dans les autres.
Ce serait déja un progrès, à défaut de supprimer la prostitution.
C'est vrai que l'immense majorité des filles sont contraintes et exploitées La légalisation et l'encadrement de la profession permettraient d'améliorer leur sort, de les faire échapper aux macs, aux conditions précaires et de mieux protéger leur santé et même leur vie face au SIDA et aux MST
alors que chacun sait que la prostitution ne disparaîtera jamais quoi qu'on fasse donc je comprend leur revendications quelque part d'autant plus que la loi Sarkozy les plongent un peu plus dans une situation des plus précaire et invivable.
par contre, j'avoue que j'ai du mal à considérer que ça puisse être au départ un chemin choisi et voulu
Vous avez raison, il y a peu de prsotituées sans proxénètes, surtout pour les filles de l'est ou d'afrique. Il faudrait chasser sans repit ces esclavagistes du sexe, qui font du traffic d'etres humains, ni plus, ni moins. Ce sont des ordures de la pire espèces.
Si des femmes telles que Cindy étaient mieux protégées par les pouvoirs publics, mieux encadrées, elles seraient sans doute plus nombreuses à exercer librement, sans contrainte d'un proxénète. Ce poiurrait etre une solution...
il ne faut pas oublier non plus le developpement de la prostitution par le net. Là, souvent, il n'y a pas de mac... C'est plus discret, elles sont moins soumises à la pression de la rue.
Je n'ai pas de mac, je choisi mes clients, je les rends heureux et j'ai beaucoup de succès car je prends et donne du plaisir
La prostitution, à condition de donner aux filels un cadre plus digne, de protéger leur santé, répond à un besoin, que ça plaise ou non. Dernier mot: luttre contre le proxénétisme, oui mille fois mais pas au point de nous interdire d'avoir un compagnon, un mari, une famille.
J'ai découvert ce blog car je suis hypersexuelle et la prostitution est un moyen d'assumer mes pulsions, qui m'avaient posé de grands problèmes dans d'autres professions correspondant à ma formation. je suis heureuse comme ça, j'assume et je n'accepte pas qu'on nous juge.
Celles qui sont forcées, obligées par un mac ou la misère sont les plus nombreuses. Il faut les aider, pas en les pourchassant, pas en leur jetant la pierre. Sophie, je compte sur vous pour relayer ce message de dignité et de colère!
Avec mes amitiés et mon admiration pour votre magnifique blog
A très bientot, amitiés
Sophie
Le pire est que cette profession, jugée illégale est tout de même taxée par l'état. Si ça c'est pas de l'hypocrisie...
A mon humble avis, il vaudrait mieux des maisons "non closes" où les jeunes femmes pourraient avoir un lieu fixe, propre, sécurisé, pour recevoir leurs clients en toute sécurité. Un endroit où elles pourraient aussi se detendre, avoir meme un service medical en la personne d'une infirmière ou de la visite de médecins.
Pardon de cette comparaison, mais on va bien ouvrir bientot des" salles de drogue", où les drogués pourront venir se piquer en sécurité, avec du materiel sain, et dans un lieu propre et securisé. Pourquoi n'en serait-il pas de meme pour les prostituées ?
Il faut permettre aux "indépendantes" de bénéficier d'une couverture sociale et médicalke, d'être enregistrées et libres d'exercer ce métier. Pour ma part, mon slogan c'est "ni mère maquerelle, ni julot casse-croute" Certains me traiteront de "salope" mais j'assume ce qui me fait vivre est ce que j'aime. le seul problème c'est le harcèlement policier et la clandestinité. Je me suis faite embarquer plusieurs fois au poste pour "racollage" et j'ai l'impression que l'Etat prélève sa dime sur mon travail par le biaias de ces amendes.
Qu'on me laisse "faire la pute", puisque c'est mon choix!
Il faut dire aussi que ce n'est pas facile à vivre quand on est hyopersexuelle, car alors on cherche à donner et recevoir du plaisir, ce qui est pltôt mal vu!
Bravo à Cindy de s'assumer si bien!
Tu as vécu de choses difficiles, merci de soutenir Cindy. bisouxxx
Cette loi qui considère que tout compagnon d'une prostituées est un proxénète est hallucinante ! Elle prive, de fait, ces femmes de toute relation stable. C'est indigne dans uen republique où l'égalité de tous est pourtant la règmle !
L’homme a été condamné pour proxénétisme car vivant avec sa femme, il vivait également de ses revenus à elle, estimés à 5 000 euros par mois. Pourtant, la femme de l’homme condamné a choisi seule de vendre son corps… L'avocat du mari condamné avait pourtant plaisé que le mari "a découvert que sa femme le trompait, qu’elle se prostituait et qu’elle avait l’intention de continuer. Mais comme il est amoureux, il a décidé de rester avec elle".
Je trouve cette loi inique !!! Il doit tout de meme etre facile de prouver si le compagnon est un "mac" ou un mari ou ami amoureux !!!!
Quant à toi, Olga, je te comprends mais ta nature est la m^me que la mienne
Et enfin, Cindy ne cherches pas à en entrainer d'autres dans ta voie, par exemple Olga qui s'en est récemment sortie.
Il m'est difficile de donner un conseil à Cindy. Elle a visiblement choisi sa vie... Je trouve anormal qu'une prostituée ne puisse avoir un compagnon, sous peine de le vois taxer de proxénétisme.
Quant à fonder une famille, il est certain que ce n'est pas la voie la plus aisée. Maïs peut-être n'a-t'elle pas envie d'avoir d'enfants... Il ne faut pas oublier que certains femmes n'en veulent pas
C'est d'ailleurs aussi un gros tabou de notre société. Selon nos normes morales en vigueur, une femme digne de ce nom DOIT vouloir et avoir un enfant.
Sinon, elle n’est pas une vraie femme.
Or, certaines ne veulent pas être mères, pour des raisons qui leur appartiennent. On ‘a aucun droit de les juger…
Pour ce qui est d’entrainer Olga ou d’autres vers la prostitution, Je me fais fort de penser qu’il ne suffit pas de quelques mots sur un blog pour pousser une femme dans cette voie. Olga sait ce qu’elle a à faire, et sait ce qu’elle veut et ne veut pas. Cindy peut lui dire ce qu’elle veut… Olga restera libre de ses choix…
Merci André, pour vos remarques, mais je ne me sens pas le droit de conseiller Cindy…
Selon moi la prostitution souffre de deux fléaux : le proxénétisme et l’abolitionnisme.
Pourquoi le proxénétisme existe-t-il ?
Le proxénétisme n’est qu’une forme d’exploitation du travail d’autrui, d’autrui réduit à un état proche de l’esclavage, or pourquoi cette situation semble beaucoup plus fréquente dans le domaine de la prostitution ?
Selon moi la réponse à cette question réside essentiellement dans la vision extrêmement négative dans laquelle cette profession a été enfermée.
Bien sur on parle parfois de contraintes physiques mais certainement les contraintes morales permises par l’ostracisme généralisé dont souffre cette pratique constituent l’élément clef sans lequel le proxénétisme ne pourrait pas s’exercer à grande échelle. Si il n’y avait que les contraintes physiques pourquoi ne rencontrerait-on pas l’esclavagisme aussi présent dans d’autres activités ?
Le proxénétisme n’aurait aucune raison de proliférer dans une société considérant positivement la prostitution et lui réservant des conditions d’exercice analogues à d’autres professions.
Quand des abolitionnistes stigmatisent la prostitution en expliquant par exemple qu’il n’est pas possible d’exercer ce métier par choix (sous-entendant beaucoup de choses négatives pour celles et ceux qui l’exerceraient librement) ils renforcent la prison morale dans laquelle se trouvent les personnes prostituées sous la contrainte.
Juste un mot pour Olga. Sur base de mon expérience je lui donne ce conseil comme moyen d'assumer son hypersexualité qui est très forte, comme la mienne. Je ne peux pas vivre sans de nombreux partenaires
Un dernier mot sur le cadre légal.
Jusque 2003, seul le racolage actif était interdit. La loi Sarkozy prévoit deux mois de prison et 3750 € d’amende pour la ou le prostitué-e. Les personnes prostituées sont contraintes de se cacher et d’exercer leur activité dans des lieux encore plus sordides et clandestins, sans contact avec les associations. Ces conditions rendent plus difficiles la négociation et l’utilisation du préservatif et exposent les prostitué-es à la violence des clients et des proxénètes. Loin de remettre en question le système prostitutionnel, le législateur a choisi la répression tournée uniquement contre les personnes prostituées.
Abuser de son pouvoir financier pour obtenir l’accès sexuel au corps d’autrui : cet acte est un crime.
L’acte sexuel commis par l’acheteur est un VIOL, un viol auquel la prostituée n’a donné son consentement que sous la pression de l’argent.
Le client, le prostituant a l’argent, c’est-à-dire le pouvoir de décider, c’est pourquoi il est LE responsable de la prostitution.
Le client n’a pas d’excuse acceptable, les plus éduqués ont encore moins d’excuses, mais les plus pauvres… n’ignorent pas la détresse qui pousse les femmes à la prostitution.
La prostitution n’est pas un « service sexuel ».
L’économique est la production de biens, parfois, c’est vrai, au prix ou au risque d’une destruction de la santé des ouvrier-es, mais pas dans ce but.
La prostitution n’est pas l’achat d’un service de plaisir. Si le prostituant ne voulait que des sensations, il achèterait des fictions érotiques ou des gadgets.
Mais non, ce que l’acheteur veut c’est voir, sentir sur sa peau, une femme nier ses sensations à elle, réprimer son dégoût envers lui, et par là se détruire.
Qu’il ait ou n’ait pas du tout la conscience perverse de faire souffrir, ce que le prostituant achète, c’est la destruction de l’autre.
La prostitution ne relève pas de l’économique parce qu’elle n’est pas production de richesse, mais destruction de personnes. Elle relève de l’ordre cannibale pur et simple.
Nous protestons contre le rejet par les parlementaires de propositions de loi ou d’amendements, visant à punir le client.
Nous accusons tous ceux qui trouvent des excuses aux clients, de déni de la violence faite aux femmes (ou aux hommes) qui vendent l’accès à leur corps pour survivre, pour aider leur famille, pour de la drogue … Ce déni est une double violence : il permet la perpétuation des viols, il interdit à la prostituée de dire la violence qu’elle subit.
A défaut de loi de 2003 a permis de réprimer et de stopper l’achat, N.Sarkozy tente par ce moyen d’empêcher les « proxénètes d’étaler leur marchandise sur les trottoirs. ».
J'accuse tous ceux qui trouvent des excuses aux clients, de ne laisser, en pratique, au gouvernement d’autre option concrète pour freiner la traite des femmes.. qu’une répression des femmes victimes elles-mêmes.La loi pénale devrait interdire d’acheter l’accès sexuel au corps d’autrui :
Il faut des mesures pour aider les femmes (et hommes) prostitué-es, sans les marquer par un statut spécifique, à bénéficier effectivement des droits généraux de toute personne : droits sociaux, droit à la protection de la police, aide pour échapper à cette situation de violence ....
« La prostitution n’est pas l’achat d’un service de plaisir. Si le prostituant ne voulait que des sensations, il achèterait des fictions érotiques ou des gadgets. »
Si les fictions érotiques et gadgets suffisaient à satisfaire les recherches de « sensations » on verrait certainement moins de gens dépenser argent et énergie à trouver des partenaires et Meetic n’aurait pas le succès qu’on lui connaît.
« Mais non, ce que l’acheteur veut c’est voir, sentir sur sa peau, une femme nier ses sensations à elle, réprimer son dégoût envers lui, et par là se détruire. »
Sylvie j’ignore si pour affirmer ce genre de chose vous avez été vous-même cliente mais si c’est le cas merci de ne pas extrapoler de votre expérience, de votre seul vécu visiblement fortement influencé par votre part d’ombre, l’approche d’autres personnes.
J’ai dans un lointain passé été client de prostituées, or ma démarche ne ressemblait en rien à ce que vous décrivez. Je ne m’aventurerais pas à affirmer que tous les clients vont voir des prostituées avec des motivations identiques aux miennes mais je peux néanmoins affirmer que ce que vous décrivez n’est pas du tout généralisable.
A aucun moment je n’ai cherché à détruire quiconque, prostituée ou pas, à aucun moment je n’ai souhaité qu’une femme, prostituées incluses, nie ses sensations à elle, se détruise. Quant à songer que ces femmes aient du réprimer leur dégoût pour être avec moi le hasard fait que j’ai retrouvé des photos de moi de cette lointaine époque, photos qui m’ont fait me souvenir de propos que je croyais alors trop élogieux pour être sincères et qui pourtant devaient l’être.
J’ai été voir des prostituées tout d’abord car attiré par une féminité qui me fascinait, ensuite dans l’espoir de connaître un ersatz à l’intimité amoureuse (j’étais affreusement timide avec les femmes, je n’osais pas les aborder).
J’étais vraiment loin de mépriser ces femmes, à l’époque j’idolâtrais la féminité !
Il se trouve que si j’ai été client j’ai aussi été… prestataire de services.
Si il m’est arrivé de vendre des services sexuels occasionnellement à aucun moment je n’ai vécu cela comme une violence qui m’était infligée et si de votre côté vous avez vécu la chose différemment cela ne vous autorise pas, encore une fois, à généraliser. Au passage je trouve, si vous vous exprimez bien en fonction de votre vécu et non pas d’une vision fantasmée des choses, votre cas intéressant, paradoxal : une personne ayant été d’un côté cliente destructrice et d’un autre côté prostituée vivant comme une violence son métier.
En ce qui me concerne je me suis prostitué car, ayant remarqué que je plaisais aux hommes, je souhaitais tirer un bénéfice financier de rapports qui ne me comblaient pas sexuellement. Mais si je n’ai pas retiré de véritable plaisir physique dans ces rapports je n’ai pas non plus connu de déplaisir et n’ai à aucun moment vécu cela comme une violence qu’on m’infligeait. Je n’éprouvais ni plaisir ni déplaisir sexuel mais aimais donner du plaisir et ai aimé ces rencontres aussi pour cela (et pas que pour l’argent engrangé).
J’aurais su où proposer mes services à des femmes j’aurais été comblé et aurais certainement fait le bonheur de certaines (j’avais une très forte libido à l’époque) mais la clandestinité de cette pratique m’a empêché d’exercer avec celles-ci.
Si à aucun moment je ne me suis senti sali par la vente de prestations sexuelles, je ne pourrais cependant pas en dire autant d’autres activités professionnelles pourtant parfaitement bien acceptées.
Pénétrer, me faire pénétrer, caresser, me faire caresser,… contre rémunération ne m’a jamais posé le moindre problème, je n’en dirais pas de même avec la pratique répandue de la « lettre de motivation » que j’ai elle toujours vécue comme une violence que les règles de la recherche d’emploi m’imposaient.
Si vous avez vécue la vente de prestations sexuelles comme une violence n’en déduisez pas hâtivement que tout le monde le vivra aussi mal que vous. Il est des métiers que je vivrais très mal et que d’autres exercent pourtant avec bonheur, considérez que la prostitution n’échappe pas à cette règle : si il est des gens qui peuvent mal vivre ce métier il en est d’autres qui s’y épanouissent.