Ce blog est destiné à toutes les femmes qui se sentent hypersexuelles.
Le plus souvent, elles en souffrent, car leur entourage les juge mal, 9 fois sur 10.
Elles se font traiter de salope, nympho, putain, j'en passe, et des meilleures....
Cet espace leur est ouvert, pour qu'elles parlent, qu'elles confient ce qui les fait souffrir, et ce dont elles ont honte, la plupart du temps.
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Sophie, je trouve votre blog formidable et j'ai envie de témoigner de ce que j'ai subi.
Je m’appelle Françoise, mon père buvait et frappait ma mère. A la fin, il la frappait toutes les semaines. Ma mère en a eu marre. Elle a rencontré quelqu'un d'autre
et a quitté mon père. A partir de ce moment-là, j'ai été ballottée d'un coin à l'autre (chez mon père, chez ma mère). L'homme qui vivait avec ma mère était violent avec moi et mes frères et
sœurs.
Adolescente, je n'ai pas fait des choses de mon âge. Ma mère préférait que je n'aille pas à l'école pour l'aider à nettoyer. Je ne pouvais pas sortir. C'est pour cela que je n'ai pas fait de
hautes études.
J'ai rencontré mon mari à 16 ans 1/2. Mon mari a demandé ma main à ma mère, et ma mère m'a poussée dans ses bras comme elle l'a fait avec mes autres sœurs.
Au début, ce n'était pas l'amour fou, mais j'ai surtout été attirée par ses parents. Ils étaient très gentils avec moi, ils me donnaient l'affection que je n'ai pas eue de mes parents.
Je me suis fiancée à 17 ans. Je pensais que je vivais un conte de fées. Sa famille m'offrait plein de cadeaux et l'affection que je n'avais pas eue de ma famille.
J'ai arrêté d'aller à l'école et j'ai commencé à travailler. Il voulait déjà à ce moment-là m'empêcher de travailler, car on allait bientôt se marier.
Puis j'ai reçu mon préavis. Dès les fiançailles, c'est lui et sa famille qui m'achetaient mes vêtements à leur goût. Je n'ai pas pris attention car ce qu'ils m'achetaient me plaisait et ma mère ne nous achetait jamais de vêtements. On a eu quelques petites querelles mais rien qui m'ait alarmée.
Je me suis mariée à 18 ans. J'ai eu ma première claque deux mois après le mariage car j'ai voulu aller passer un entretien d'embauche et il ne voulait pas. Pour
lui, une femme devait rester à la maison. J'ai quand même passé l'examen mais je l'ai raté.
Puis, quand j'ai été enceinte, il a commencé à devenir vulgaire. Quand je devais aller chez le gynécologue, il disait : "Tu vas encore écarter les jambes..."
Quand j'ai été enceinte de 7 mois, il m'a poussée dans les escaliers. Après l'hôpital, je suis retournée chez ma mère, mais mon mari et ma belle-famille m'ont convaincue de réessayer pour le bébé.
Ma mère aussi me faisait comprendre que je ne pourrais pas rester chez elle. Je suis donc retournée. Jusqu'à la naissance, ça a été, il a été correct.
Après l'accouchement, j'ai fait une dépression car je voyais que mes beaux-parents prenaient emprise sur mon fils et cela a continué. Après quelques mois, je me
suis doutée qu'il avait une maîtresse et je lui ai demandé. Il a alors vu que je me "réveillais" et les disputes ont commencé : "Pute comme ta mère".
Puis il s'est installé comme médium. Il recevait des gens même la nuit. Je n'avais que le droit de me taire et de faire du café en pleine nuit. Ma maison était toujours remplie, mais je n'avais
rien à dire. Je devais me taire, ne pas répondre sinon il s'énervait.
Ma belle-famille me disait de ne pas répondre car il était malade des nerfs. C'est toujours ce qu'on me disait. Tous les mois, on avait une querelle, il me traitait de tous les noms ("sale bâtarde", "pute", "tu ne sais rien faire", ...)
Quand Mathieu a eu 11 mois, j'ai recommencé à travailler. Au début, il a bien voulu puis il a voulu que j'arrête. Puis j'ai de nouveau été enceinte et il a voulu
que j'avorte, et moi pas. Et là, a commencé le calvaire. Après les grossièretés et les disputes sont venus les coups parce que je lui ai tenu tête. Puis j'ai vu des indices qui prouvaient qu'il
avait une maîtresse. Et cela ne lui plaisait pas.
A 6 mois de grossesse, j'ai dû arrêter de travailler parce qu'il y avait des complications. Sa violence a augmenté. Ses parents se mettaient toujours entre nous. Une fois, il a même frappé son
père. Mais il y avait encore des accalmies. Ca allait pendant deux ou trois mois puis il remettait cela. Je n'avais rien à dire. J'en avais marre d'aller manger tous les jours chez sa mère. Je
voulais avoir mon intimité mais il disait qu'on ferait comme lui, il dirait. Puis il a voulu une petite fille mais je ne voulais pas un troisième enfant avec une vie pareille. Mais il m'a dit que
cela irait mieux et je me suis laissée convaincre. Mais il m'humiliait de plus en plus, il me faisait mettre à genoux devant les gens. Sa violence augmentait.
Quand les enfants ont commencé à grandir, la violence devenait de plus en plus régulière et plus forte et devant les enfants. Le dernier mois, il ne se calmait plus. Plusieurs jours d'affilée, il
m'empêchait de dormir... J'avais peur, je ne dormais plus, je ne mangeais plus correctement. Les enfants aussi avaient peur. Il m'obligeait à rester nue devant les enfants et les coups qu'il me
donnait étaient apparents.
Je pensais déjà partir depuis un moment mais ce qui m'a poussée à partir, c'est qu'il ait frappé à coups de ceinture les enfants parce qu'ils ne trouvaient pas la télécommande, qu'il ait fait
mettre les garçons à quatre pattes et demander à la gamine de les frapper. Et aussi le fait que des voisins ont prévenu la police, car ils ont entendu tout ce bordel. Il a été en fureur, et un de
ses amis m'a dit de partir car sinon il me tuerait.
La gendarmerie m'a conduite au Collectif pour Femmes Battues.
Ce jour-là, si je n'étais pas partie, soit c'était lui qui me tuait soit c'était moi tellement j'avais des idées noires dans la tête. J'avais vraiment de la haine pour lui les derniers temps, je
n'avais plus envie de lui parler. Il y avait comme une planche en bois entre nous.
Quand j'étais dans la voiture des gendarmes pour venir au refuge, mes enfants et moi avons ressenti du soulagement, un sentiment de sécurité. J'ai été très bien accueillie au refuge. Au début,
j'ai déprimé car j'ai réalisé que c'était moi qui devais quitter ma maison et que je privais mes enfants de confort.
Puis avec le temps, l'accueil des femmes, ça s'est passé. Les femmes me proposaient de m'accompagner dans mes démarches. On était un bon groupe et petit à petit,
j'ai surmonté ma peur. Je revivais. D'ailleurs, je serais bien restée au refuge, je me sentais chez moi. J'ai repris confiance en moi, j'ai extériorisé ma personnalité. J'avais envie de couper
mes cheveux, je les coupais. J'avais envie de sortir, je sortais.
Mes enfants ont beaucoup été aidés aussi. On les a aidés à s'extérioriser, à parler de leurs émotions et on les a aussi aidés au point de vue scolaire.
Normalement, on parlait d'enseignement spécial pour un de mes fils. Mais grâce aux éducatrices, mes enfants s'en sont sortis. Ils ont bien été pris en mains et même maintenant si j'ai un problème avec eux, je sais que je peux compter sur elles.
Au fil des mois, je suis restée au refuge, je me sentais vraiment bien, je me retrouvais moi-même. Puis j'ai commencé à chercher un logement. J'ai trouvé une maison. Elle m'a plu directement. Maintenant, je vis seule avec mes trois enfants. On est bien, on n'entend plus crier à nos oreilles, on n'a plus peur dès qu'on se lève, on est à l'aise. On a un mode de vie normale. Je suis toujours en contact avec des femmes qui étaient hébergées en même temps que moi. Je passe souvent au refuge et j'en suis très contente.
Je ne me suis jamais sentie aussi bien que maintenant, c'est une vraie renaissance pour moi et mes enfants. Et, bien qu'il continue à me harceler, nous gardons le dessus. C'est la première fois que je pars et j'irai jusqu'au bout. Quand je l'ai en face de moi, j'ose lui répondre car on m'a beaucoup aidée à m'affranchir de ma peur au ventre.