Ce blog est destiné à toutes les femmes qui se sentent hypersexuelles.
Le plus souvent, elles en souffrent, car leur entourage les juge mal, 9 fois sur 10.
Elles se font traiter de salope, nympho, putain, j'en passe, et des meilleures....
Cet espace leur est ouvert, pour qu'elles parlent, qu'elles confient ce qui les fait souffrir, et ce dont elles ont honte, la plupart du temps.
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L'histoire que je m'apprête à vous narrer est celle d'une amie. Voilà :
Vers l'âge de 10 ans, elle a été violée par un de ses cousins.
A 18 ans, un prétendu ami abuse encore d'elle... elle s'est renfermée sur elle même depuis.
Joviale, ouverte, généreuse, belle, elle est l'amie parfaite, la sœur idéale... tout le monde l'adore. Elle est pleine de vie... je ne me serais jamais imaginée qu'elle ait un blocage.
Nous avons grandi ensemble et j'ai rien remarqué.
Elle sort actuellement avec quelqu'un. Elle est amoureuse de lui mais ne sait comment s'ouvrir à lui. Des qu'il se crée un climat d'intimité entre eux, elle devient nerveuse, à la limite agressive. Elle m'en a parlé, parce qu'elle ne sait plus quoi faire.
Son mec se sent repoussé et elle se sent mal... Tout ce qui entoure son corps la rend nerveuse. Toute idée de sexe la repousse. Je lui ais dit d'en parler à son petit ami, mais elle ne veut pas. Elle pense qu'il va la rejeter ou des trucs comme ça... J'ai beau essayer de lui parler ; elle est toujours braquée.
J'aimerais que vous me donniez des conseils, des idées, que je lui ferai lire...
Merci d'avance, Sophie. Je m'éloigne du sujet hypersexualité mais c'est vos excellents articles sur le viol qui m'ont conduit à vous écrire.
Sophie et Marine :
Nous vous répondons à deux, car Marine sait très bien ce qu’est le viol. Elle l’a été à trois reprises, entre 8 ans et demi et 9 ans et demi, plus des abus sexuels du meme homme tous les jours pendnat un an, le viol d’un prof à 14 ans, et à 19 ans, le viol collectif relaté dans ce blog.
Subir un viol est terrible, et on ne s’en remet jamais tout à fait.
La jeune fille dont tu parles a subi ce traumatisme deux fois, et, qui plus est, de proches. C’est sans doute pour cela qu’elle n’a jamais voulu parler. Elle doit se dire que personne ne la croira, vu que c’était son cousin et un « ami ». Qu’elle les a sans doute "provoqués", qu’elle ne s’est pas assez défendue, débattue, qu’elle n’a pas assez crié, etc. Tu peux relire les différentes analyses sur le viol, et tu retrouveras ton amie dans ce qui est décrit.
La seule solution pour s’en sortir est de parler. Elle a commencé, puisqu’elle s’est confiée à toi. Il est logique qu’elle n’ose pas en parler à son ami. Elle a peur d’être rejetée, jugée. Toujours comme ce qui est dit dans les analyses. Le viol est le seul crime où la victime est presque toujours désignée comme coupable, et porte tout le poids de la honte.
Si son ami l’aime, il la comprendra, la soutiendra (cf le témoignage d’Anaïs)
Il est aussi logique qu’elle rejette l’intimité. C’est une réaction absolument normale dans son cas. Après un viol, on réagit souvent comme ça. Même si après, certaines basculent dans une hypersexualité plus ou moins choisie et assumée. Ses réactions sont à 100 % logiques.
Marine : tu sais, il y a peu de temps, j’ai rencontré un homme extraordinaire, l’homme dont j’ai toujours rêvé. J’étais morte de peur à l’idée de tout lui
dire, mais il me fallait le faire. J’ai encore des réactions brutales, liées à tout ça, il devait pouvoir me comprendre.
Eh bien, il a pleuré avec moi, pleuré pour moi, de colère et de dégout, de compassion pour ce que j’avais subi. Je pense que la grande majorité des hommes réagissent comme ça, et ne rejettent pas leur amie sous prétexte qu’elle a été violée. Certes, il peut ne pas pleurer, et se mettre en colère.. Mais ce sera contre les violeurs, pas contre elle. Ou ne rien dire. Ca depend des hommes
Si elle n’ose pas lui en parler, propose-lui de le faire, toi.
Fais-lui aussi lire le blog (à son ami.)
Sinon, il faut qu’elle arrive à parler à des spécialistes. Il existe des groupes de paroles dans les grandes villes, il y a l’association dont j’ai mis le lien dans la colonne de gauche, pour les femmes violées, eh bien sur, les psychologues/psychiatres.
Moi, je n’ai pu m’en sortir que bien trop tard, quand j’en ai vraiment parlé, mais à 35 ans seulement. J’ai contacté sos viol, puis un psy. Les choses ont enfin commencé à s’améliorer. Mais il ne faut pas qu’elle attende si longtemps. Elle va se pourrir la vie. Elle ne doit pas faire ce « cadeau » à ces deux salopards. Ils lui ont volé une chose très précieux, il ne faut pas leur faire le plaisir de se laisser gâcher la vie par eux. C’est leur faire trop d’honneur.
Tu peux aussi lui donner l’adresse mail, et je peux parler avec elle soit par mail, par msn ou encore par téléphone, s’il le faut.
Enfin, si tu lui fais lire ce texte, je lui écris directement :
Ma chérie, même si je ne te connais pas, je sais très exactement ce que tu ressens, la peur, le dégoût, la honte, la crainte de ne pas être crue, d’être mal jugée par tes proches. J’ai ressenti tout ça, comme toutes les victimes de viol.
Mais c’est toi la victime. Tu n’es coupable de rien, absolument de rien. Ne les laisse pas te gâcher ta vie qui commence. J’aurais aimé qu’on me parle aussi, à ton âge. Je n’aurais pas perdu 15 ans de ma vie.
Certes, ils t’ont brisée, humiliée, pris ton intimité, ton honneur, ton corps. Tu dois les retrouver. Tu as des gens qui t’aiment près de toi, qui sont prêts à t’aider. Ne les repousse pas. Tu as le droit de vivre heureuse, et c’est toi seule qui a la clé de ton bonheur futur.
Accepte leur aide, confie-toi. Tu peux même encore porter plainte contre ces ordures. Ca pourrait t’aider. Tu es la VICTIME, pas la coupable.
Si tu veux me parler, je serai là pour toi.
Courage, on peut s’en sortir. Mais surtout quand on n’est pas seule… Je t’embrasse bien fort, Marine