Les femmes hypersexuelles

Pour faire avancer le débat, quelques éléments sur la nymphomanie

La nymphomanie au XIXème siècle était une maladie mortelle ! Le terme nymphomane aujourd'hui est surtout utilisé comme insulte envers des femmes multipliant les rencontres occasionnelles.


La nymphomanie est définie comme l'exagération pathologique des désirs sexuels chez la femme et une nymphomane serait par extension une femme trop désirante selon le Petit Robert. Or dans le récit de Catherine M., le désir et même le plaisir ne semblent pas constituer la motivation principale de ses conduites et de ses rencontres. Seuls comptent les actes.
Et c'est la banalité qui semble l'emporter dans le récit qu'elle nous en donne. Cette banalité de la multiplication des partenaires n'est certes pas partagée par la majorité des femmes !


Comment expliquer ou comprendre un tel comportement, si tant est qu'il faille trouver des causes pathologiques au fait qu'une femme ait un grand nombre de partenaires sexuels ? Est-ce que la nymphomanie réside dans la multiplication des partenaires sexuels ou bien suffirait-il pour qu'une femme soit traitée de "nymphomane", qu'elle en ait seulement le désir et le fantasme ?

Krafft-Ebing , le grand sexologue du XIXème siècle, a décrit la nymphomanie comme le symptôme d'une très grave dégénérescence psychique suivie très rapidement de collapsus mortel. La nymphomanie selon lui se complique souvent d'obsessions et les femmes qui en sont atteintes deviennent les esclaves de leur imagination.
Le corollaire de la "libido insatiata" est que ces femmes sont en outre atteintes d'une frigidité qui empêche la résolution jouissive de l'activité sexuelle dans l'orgasme afin de trouver le repos du corps, des sens et de l'âme.


Toujours selon Krafft-Ebing, les femmes atteintes de nymphomanie seraient "capables de toutes les formes de déchéance pour satisfaire leurs désirs, et notamment de la prostitution". Comme on le voit, à cette époque, la nymphomanie était censée provoquer les mêmes effets que la masturbation…

 


Un nouveau concept : les addictions sexuelles

Ce type de comportement répétitif et excessif est actuellement considéré par les psychiatres comme une forme d'addiction sexuelle.

« Il s'agit d'une pathologie de l'agir, avec les symptômes de tension avant les crises, de soulagement pendant la crise, et de manque après la crise, besoin de répétition, créant ainsi une dépendance par la répétition de l'acte. Très souvent cette répétition amène un isolement social accentuant une très faible image de soi à long terme. » (Poudat).

 

Il y a addiction quand il y a souffrance du sujet. Souvent quand la dépendance au comportement recherché n'est plus compatible avec la vie sociale.

 

Nymphomanie et donjuanisme

La multiplication des partenaires sexuels est considérée différemment selon qu'elle est pratiquée par les hommes ou les femmes : deux poids, deux mesures. Le standard de la double morale sexuelle s'applique d'autant plus en ce qui concerne la « nymphomanie ». Dès qu'une femme commence à changer de partenaire trop souvent ou s'engage dans des relations de très courte durée, elle se voit taxée de « nymphomane ».

 

En dehors de quelques sociétés intégristes, la multiplication des conquêtes féminines par un homme est toujours considérée comme une preuve de virilité et est même parfois encouragée à certaines périodes de la vie (avant le mariage).

 

Une question de norme sociale


La nymphomanie est donc un état de rupture avec la norme sociale qui ne concernerait en premier lieu, que les femmes. Le fait de rêver ou de fantasmer de telles expériences est le premier degré du symptôme. Les mentalités semblent évoluer et la publication du livre de Catherine Millet en est la preuve. Peut-être qu'aujourd'hui on est plus en mesure d'accepter qu'une femme ait plusieurs partenaires sexuels à une époque de sa vie, sans que cette conduite n'entraîne de déchéance.

 

Les temps sont peut-être arrivés où les femmes qui aiment les rencontres occasionnelles ne seront plus considérées comme des malades.

Sam 23 jan 2010 9 commentaires
Merci à Michel pour cette analyse bien construite. Pour ma part, hypersexuelle ou nympho, je ne me considère pas comme malade! Au contraire, grace au candaulisme de mon mari, nous avons trouvé un équilibre
Olga - le 23/01/2010 à 08h07
Ne croyez vous pas que ces femmes là sont des malades et qu'il faudrait qu'elles se soignent?
Janine - le 23/01/2010 à 17h17
Savez-vous lire ?? C'est très exactement à votre quesiton que repond Michel : non ce ne sont pas des malades !!!!
Sophie
bien répondu, Sophie! Bravo!
Olga - le 24/01/2010 à 17h29
Au delà des termes (moi je préfère qu'on dise que je suis hypersexuelle) Michel souligne un point essentiel, la norme sociale. Et j'y alouterai la vie de famille. Sophie a publié mon témoignage sur ce blog pour soulever ce point, à partir des graves problèmes que j'ai rencontrés.
Une épouse hypersexuelle ne peut s'épanouir qu'avec un mari qui la comprend qui l'aime. Quand il est candauliste, c'est merveilleux. C'est le cas du mien et je veux lui dire combien je l'aime!
Danielle - le 25/01/2010 à 06h52
Tout ce que je souhaite, c'est que tu trouves ton équilibre... amitiés
Sophie
Sophie
Bonjour Danielle. Et quand il n'est pas candauliste?
Jacques - le 26/01/2010 à 07h27
Le problème est compliqué. On peut avoir très envie de ne pas tromper son mari, mais l'hypserxualité peut -presque- etre assimilée à une drogue.. Il devint difficile de se passer de sa dose quotidienen de sexe... Et certaines en arrivent à tromper leur mari. ou elles ne se mettent pas en couple...
Mais le problème est vraimetn complexe et souvent douloureux quand on ne peut pas assouvir ses envies...
Sophie
Et bien l'épouse hypersexuelle ne peut durablement contenir ses envies, ses pulsions. Il y a adultère et en effet ça peut finir par un divorce C'est très difficile pour une hypersexuelle une vie de couple et encore plus une vie de famille. Sophie en a parlé à partir de mon exemple dans son article publié le 1er janvier. Si mon mari n'était pas candauliste, ce serait dramatique parce que j'ai besoin d'étreintes multiples.
Danielle - le 26/01/2010 à 17h39
j'ai un appétit sexuel énorme, mon copain ne se doute de rien encore... devrais-je lui en parler? Suis je nymphomane, Sophie? Je couche avec d'autres, je ne peux m'en empêcher, alors que c'est lui que j'aime.
Anna - le 26/01/2010 à 23h23

Anna, merci de ta confiance, en venant parler sur ce blog. Si tu lis bien les recits ,tu devrais déterminer toi-même si tu es bien hypersexuelle. Ensuite, se pose la question de savoir comme tu le vis... pas trop bien, il semblerait.
Couches-tu avec d'autres car il ne te donne pas assez ? Par désir de te prouver que tu plais ? Par manque affectif ? Par réel besoin de sexe ? Tu n'es bien sur pas obligée de répondre... Tu dois d'abord analyser les raisons de tes actes.
Ensuite, je ne peux que te dire ce qui relève du simple bon sens. Dans un couple, surtout si tu aimes ton ami, il ne faut rien se cacher. Enfin, pas des choses essentielles comme celle-là.
A-t-il remarqué que tu as un fort appétit ? Peux-tu amener le sujet, en lui disant que tu aimerais plus ? L'important est d'arriver à en parler petit à petit. Sans lui dire bien sur que tu l'as trompé. Tu risquerais trop gros.
Fais-lui lire le blog... Ou emmène-le sur Facebook, sur ma page consacrée à ce sujet...
Le principal est d'arriver à ouvrir la discussion, pour finir par lui dire ce dont tu as réellement envie. Si tu y vas petit à petit, tu pourras gérer au fur et à mesure de ses réactions..
Je te fais confiance, et fais-toi confiance; Fais-lui aussi confiance...
Je t'écris plus longuement plus tard, mais là.. je sui un peu débordée !!!
Bisouxxx à toi,
Sophie

Sophie
Bonjour Sophie, je viens de lire les différents articles et témoignages sur l'hypersexualité. J'en conclus que je suis hypersexuelle et non nymphomane car si je multiplie les rapports, je prends mon pied et je comprends que c'est un des critères de différenciation entre nymphomanie et hypersexualité.Mais cet aspect est secondaire.
Mon compagnon Luc est tendre, il m'adore mais je dois reconnaitre qu'au lit ce n'est pas ça. C'est aussi peut-être de ma faute mais excusez moi d'être directe, Luc est tellement excité par moi qu'il vient trop vite Vous m'avez comprise.
Mais ce n'est pas l'explication. le sexe est chez moi une pulsion. Je suis comme ça depuis l'âge de 16 ans, j'en ai 25, je ne compte plus le nombre d'hommes qui ont été mes amantsQuand elle est trop forte, je m'habille de façon très provocante, limite racolage et je vais à la "chasse" pour trouver un ou même plusieurs mâles. Et je trouve toujours. Le pire c'est le comportement que j'ai à ce moment là. Je deviens ce que beaucoup appeleraient à juste titre une "salope" et je dis au type qui m'a suivi que je ne veux qu'une chose: être baisée. Je me mets à 4 pattes et attend d'être "saillie". La plupart du temps ça se passe dans une voiture, une cave, un parking. S'ils sont plusieurs c'est encore mieux pour que j'ai ma "ration" Je me protège naturellement, seul mon chéri me fait l'amour sans préservatif. C'est physique, j'en ai vraiment besoin mais du point de vue des sentiments, c'est Luc que j'aime et lui seul.
Oui je vais ouvrir le sujet avec Luc, en espérant ne pas le perdre. Merci Sophie de me donner du courage. Merci de ne pas me juger car je ne suis pas une putain, c'est ma nature. J'espère ne pas t'avoir choquée ni les lecteurs car j'ai été très directe dans mon témoignage.
Anna
Anna - le 27/01/2010 à 14h38
Anna, tu ne me choques pas. Jevavis, si tu veux bien, publier tes deux temoiganges dans le blog/ Ton histoire sera plus visible pourque les uns et le autres puissent te repondre...
Sophie
Danielle, tu ne parviens pas à controler cette libido? Je suis médecin on peut en parler
docdh57@live.fr
Doc - le 28/01/2010 à 16h57