Les femmes hypersexuelles
La société ne se scandalise pas des viols qui sont un lot commun dans nos cités.
Ainsi, l'année dernière une jeune fille de treize ans a été victime d'une « tournante », ces viols collectifs qui se pratiquent dans les cités.
Trois mecs lui sont "passés dessus". Elle a porté plainte.
En tant que témoin de l'agression qui a précédé le viol, je l'ai assistée dans sa démarche. Je vous passe les questions du style " : « comment était elle habillée ? »
Ou encore : « êtes-vous sure que ce n'était pas un jeu ? »
Bref, un seul des agresseurs a pris de la prison ferme, 6 mois... les deux autres n'ont eu que du sursis.
La parole des filles violées est bien sûr mise en doute par la majorité de la cité. Comme la justice ne fait pas son travail, les violeurs prennent du sursis et rentrent en héros dans leur
cité.
La fille est alors mise à l'écart. Pendant que le violeur se balade en toute liberté, la fille reste cloîtrée chez elle de peur de le croiser.
Elle est punie pour avoir été violée ! Après tout c'est logique !
Le violeur a tout le loisir de recommencer, il n'a plus qu'à trouver une autre proie, facile.
Que dit la société ? Violeur=héros. Violée=salope.
Bien entendu, ces « jeunes » de cité sont aussi des victimes, mais que dire des filles ? Est-ce nécessaire de devenir bourreau parce qu'on est victime ?
Est-ce une excuse ? Je n'ai pas envie d'être indulgente.
Je n'ai pas envie d'être indulgente avec ces mecs : Ok, ils sont victimes mais rien ne les oblige à devenir des bourreaux à leur tour.
On sait l'importance des parents. Il serait faux de dire qu'ils orchestrent la violence de leur progéniture !
Malheureusement pourtant, la plupart du temps, ces parents laissent leurs enfants livrés à eux mêmes. Les jeunes passent donc leur vie dans la rue « à s'éclater. »
C'est là que leur éducation se fait : aucune notion des valeurs comme le respect, la responsabilité. Ce qui compte c'est d'être violent, insolent, montrer qu'on est le plus fort.
Pendant ce temps, les filles sont chargées de la préparation des repas, des soins ménagers : elles sont dévalorisées. On leur a inculqué que les femmes sont là pour servir les hommes et
faire des enfants.
En un sens donc, ce sont les parents qui encouragent ce genre de comportements. Pour les garçons, toute liberté. Les filles doivent se contenter de les servir.
Quand va-t-on s'intéresser aux problèmes des filles des cités ?
Merci à Fatima de vous avoir contacté et à vous Sophie d'en parler.
Sophie : Nicole, vous posez les bonnes questions et un en sens, vous avez les réponses.
Mais maintenant, comment faire pour éradiquer ce fléau ?
La tâche est immense. Il faut éduquer les filles, leur apprendre à dire « non », leur apprendre que les hommes et les femmes ont égaux, et que toute la liberté et le beau rôle ne vont pas seulement aux hommes.
Il faut aussi éduquer les garçons, leur apprendre le respect des femmes, qu’une jeune fille a le droit de s’habiller à sa guise, sans pour cela leur donner le droit de la « prendre » comme ils veulent.
C’est une lutte de tous les instants, car dans le même temps, des esprits malfaisants, qui ont dévoyés la religion, leur bourrent le crane avec des idées d’un autre âge.
Hélas, ce soir, je n’ai pas de solutions. Je vous invite, tous et toutes, à nous donner votre avis sur cette question primoridale.
La première affaire de tournante à faire son apparition dans les médias, au printemps 2001, est celle de la jeune S, une adolescente violée à deux reprises dans la cité des Eiders, dans le XIXème arrondissement de Paris. En 1993, la jeune fille est entraînée dans une cave de la cité par son petit ami O, 19 ans, où elle a des rapports consentants avec lui. Le calvaire de Sabrina va commencer lorsque les copains du jeune homme vont se présenter à la porte du local et demander de pouvoir disposer d'elle. le jeune homme la laisse à la disposition de 14 jeunes de la cité. On retrouvera quinze préservatifs dans la cave.
Ce qui se produit ce soir là est le scénario type de la tournante, la fille sort avec un garçon qui décide d'en faire profiter les copains. Les garçons peuvent avoir quatorze - quinze ans. Parfois la fille est encore plus jeune. Après coup, ils disent qu'elle était d'accord et que, de toute façon, elle couchait avec tout le monde.
C'est ce discours qui définie la victime comme une "lopsa" (salope) qu'on retrouve dans une des chansons du rappeur Pit Bacardi :
"Si j'étais femme... Est ce que j'accepterais de ken avec jacky / Pit le pote à Jacky / Ben-J le pote à Pit donc le pote à Jacky / avoir une bite comme logo ou être la go [salope] la plus Ken du coin / c'est sale comme un mec qui baise sa soeur / heureusement que je suis pas comme cette chienne qui aime se faire Ken / Qui pleure et s'plaind quand j'lui dit qui elle est..."
Un viol peut être commis sans violence. La pression psychologique exercée par un groupe, la peur de la violence agissant comme un mode de coercition peut amener une victime à ne pas résister aux exigences de ses agresseurs et à se soumettre à leurs ordres. Le comportement soumis dicté par la peur de la victime renforce alors les violeurs dans leur conviction que la victime est en réalité complice. Pour la victime, l'absence de résistance peut générer, par la suite, un intense sentiment de culpabilité qui peut s'avérer, à long terme, plus dommageable que le viol lui même, entraînant de graves séquelles psychologiques et affectives. Cette perception de la complicité de la victime est erronée : un viol, même si les actes sexuels ont été obtenus sans violence mais par la contrainte, est un viol.
Lorsqu'une jeune femme a été victime une première fois d'un viol collectif, elle a désormais une "réputation" qui la marque comme une cible aux yeux des jeunes de son quartier ou de sa cité et qui en font la cible d'agressions ultérieures. Elle est une "Go", une "taspé" une "lopsa" qui se fait "Ken" et si elle parle, elle devient une "lanceba". Pourtant, la jeune Sabrina va surmonter sa honte et , brisant la loi du silence, elle va porter plainte. Cet acte courageux va s'avérer sans résultat car plusieurs violeurs vont être remis en liberté, ce qui va augmenter leur sentiment de pouvoir agir en toute impunité.
Le 3 septembre 1994, alors qu'elle vit sous la surveillance constante de ses proches, trois jeunes repèrent S dans un bus alors qu'elle se rend Porte de la Villette pour faire des courses. Ils battent rapidement le rappel de leurs amis puis abordent l'adolescente. Un des violeurs lui annonce qu'elle va "regretter d'avoir porté plainte" puis ils l'entraînent à nouveau dans une cave d'immeuble. Deux garçon la déshabille puis pendant plusieurs heures, elle sera victime de sévices sexuels.
Il faudra attendre sept ans pour que les violeurs, dénoncés et identifiés par la victime, comparaissent devant la justice. Le jour du procès, Ils arrivent décontractés au tribunal et se serrent la main. L'affaire est présentée dans la presse comme un modèle du genre. La jeune femme est secondée par l'association "Enfance et partage" qui a décidé le jour précédent de s'associer à sa plainte.
Pourtant, en dépit de cette mobilisation et d'une certaine effervescence médiatique autour du cas de S, l'intérêt pour le procès tombe brusquement. Le lendemain du procès, seuls deux petits entrefilets, l'un dans le Figaro et l'autre dans le Parisien du 28 avril 2001, signalent le verdict. Ainsi, Le Figaro se borne-t-il à signaler:
"indulgence pour les violeurs - les onze voyous accusés de deux viols collectifs, dont avait été victime une jeune fille de 14 ans, ont été condamnés hier, par la cour des mineurs de Paris, à des peines de prison modérées de quatre à cinq ans, en grande partie assorties de sursis. La cour a suivi l'avocat général qui avait requis des peines de prisons n'obligeant pas les jeunes violeurs à retourner en prison. Les faits remontent à 1993 et s'étaient déroulés dans les caves d'une cité du XIXeme."
En d'autres termes, le procès où il fallait "marquer le coup" a fait long feu. Les violeurs de la jeune S sont entrés libres au tribunal et en ressortent libres.
Une fois encore, le viol du Dunkerque-Lille marque une montée dans la violence. 7 ans plus tôt, comme dans le cas du viol de la cité des Eiders, les violeurs entraînaient leurs victime dans une cave. En 1999, comme à Grigny, les viols collectifs étaient devenus une attraction dans la cité. Désormais, on se sert: on se promène dans un centre commercial, on repère une femme vulnérable et on la viole, comme dans le cas d'Aix-en-Provence. Ou bien on prend le train et on viole une passagère entre deux arrêts, histoire de passer le temps...
Epouvantable!
Au printemps 2001, une pré-adolescente alors âgée de douze ans devient la cible des agressions sexuelles d’une bande de jeunes. Elle a le profil type de la victime des tournantes: Elle est issue d’un milieu modeste, particulièrement vulnérable et habite un quartier sensible de Lille.
Pendant plusieurs mois, la gamine est violée et battue par le groupe d'adolescents qui se la sont appropriée et s’en servent comme d’une esclave sexuelle. La pré-adolescente cache la vérité à ses parents et parvient à les décider à la faire changer de collège. Néanmoins, au collège, elle va continuer, de Septembre 2001 à février 2002, à faire l’objet d’agressions sexuelles. En effet plusieurs membres de la bande d’une vingtaine de violeurs habitent dans différents quartiers chauds de la ville et ne tardent pas à retrouver sa trace.
Avec le triste sort de la petite victime, la descente dans l'abjection continue car ces viols à répétition deviennent une véritable industrie. On va chercher la victime chez elle, on la traîne dans les caves d’immeubles. Si elle tente de résister, on la frappe et surtout, on fait payer le viol aux petits camarades des cités, pour des sommes allant de deux à dix Euros.
Mais l'affaire ne s'arrêtera pas pas là. Après leur arrestation, les camarades des violeurs vont organiser un véritable harcèlement de la famille qui finira par déménager. une première fois. Car en Janvier 2003, l'affaire de la petite victime de Roubaix revient dans l'actualité du Nord Pas-de-Calais lorsque son avocate, signale que la famille pourrait avoir à déménager une nouvelle fois et a quitter définitivement la région. Une fois encore, des complices de ses violeurs ont retrouvé sa trace et le harcèlement a repris. Des mesures seront prises: l'adolescente sera désormais escortée tous les jours entre son école et son domicile. La famille, néanmoins, finira par quitter le département pour échapper aux pressions incessantes de l'entourage des violeurs.
Quand punira-t-on les coupables et protégera-t-on les victimes?
A la mi décembre 1998, au terme de trois jours d'agressions sexuelles répétées pendant lesquelles elle a été violée dans un immeuble, une cave, une école primaire, une école maternelle et une cabane, ses agresseurs l'emmènent au Tribunal de Pontoise. Quatre garçons du groupe, ainsi que deux filles qui ont contribué à orchestrer les viols collectifs, y sont jugés pour une autre agression sexuelle dont une mineure a été victime sous la menace d'une arme. Arrivée à destination, la bande enferme l'adolescente dans les toilettes du tribunal. Elle y subit une nouvelle agression sexuelle et on la frappe à coups de brosse à WC. Elle sera également violée dans le train qui ramène la bande au tribunal après le procès.
C'était un jeudi. Achim, mon meilleur ami, me téléphona pour me proposer d'égayer ma journée. J'étais naif et je n'ai pas saisi tout de suite ce qu'il voulait dire lorsqu'il me parla de tournante. Sur le chemin, Achim et moi discutions de tout et de rien. Lorsqu'il me parla de raquette je ne compris pas à nouveau la véritable identitié de ces propos. Je savais Achime capable du pire, comme du meilleur... plus nous avancions, plus je redoutais que le pire prenne le pas.
Nous avons marché jusqu'à cet immeuble délavé, abandonné depuis des années. Ses amis nous attendaient dans une cave. Ils étaient au nombre de 8 et la jeune fille était toute seule, assise dans son coin. Elle était jeune et jolie. Achim ne les choisissait pas au hasard. C'était l'ex copine de son cousin, mais il s'en fichait. Comme il aimait à le répéter: "j'ai pas le temps pour les états d'âmes".
Il y avait une table au milieu de la pièce. Je compris tout de suite que les ébats allaient se dérouler sur cette dernière. C'était Achim lui même qui décida de commencer ce qu'il aimait appeler "le festival". Mon tour arriva très vite, mais je fus incapable de faire quoique ce soit, paralysé par la peur. Je laissai mon tour s'échapper. Mais il n'en fut rien lorsque l'occasion se présenta à nouveau. J'étais devenu peu à peu une bête, qui ne répondait qu'à ses instincts primaires, qui ne pensait qu'à une chose: le plaisir. Durant près d'une heure, nous passions tour à tour à l'acte. Je voyais bien que la fille se fatiguait et qu'il fallait qu'on arrête. Mais nous étions à fond dedans, incapable de s'arrêter. Au contraire, le rythme s'accéléra inlassablement. Certains n'arrivaient d'ailleurs plus à suivre...
Ce fut à nouveau mon tour. En face de moi, la fille transpirait, fatigué par tant d'efforts physiques. Elle paraissait à bout de nerfs. Elle se mit à pleurer lorsque je frappa le dernier coup "victorieux". Elle avait tout perdu en venant ici: sa fierté, son honneur... c'est ainsi qu'elle devint hystérique. Ces incessants cris et ses lamentations inaudibles étaient trop durs à supporter. Je décidai qu'il était temps pour moi de partir, de laisser loin de moi cette horrible humiliation que nous lui avions fait subir. Je me fis alors la promesse de ne plus jamais participer à une tournante avec une fille.Et j'ai recoonu les faits à la police, puis au tribunal.
Je voudrais tant que cette fille me pardonne et que cela ne se soit jamais passé
Ce que vous avez fait est inqualifiable. Mais vous avez payez pour ça, au contraire d'autres. Si vous en etes capables, pouvez-nous expliquer les motivations de votre copain, pourquoi il organise ces viols collectifs, ces tournantes ? Il pourrait très bien se contenter de coucher à droite à gauche avec des filles rencontrées par hasard, comme le font l'immense majortié des garçons...
Alors, pourquoi le viol, pourquoi donc ???
Si vous le trouvez intéressant, libre à vous de le publier
Avec mes amitiés et mon admiration pour ce que vous faites!
Sophie
Entièrement d'accord ! c'est inadmissible !
D'après le sociologue Laurent Mucchielli, chercheur au CNRS, auteur notamment de « Violences et insécurité, Fantasmes et réalités dans le débat français » (La Découverte, 2002) et de « Le scandale des « tournantes ». Dérives médiatiques, contre-enquête sociologique » (La Découverte, 2005), le phénomène des « tournantes » ne s'est pas particulièrement développé depuis 1960, époque des « blousons noirs » à qui le même grief a parfois été fait