Les femmes hypersexuelles
Toutes les femmes peuvent être violées, quels que soient leur âge, leur classe sociale, leur statut civil, leur apparence physique. Dans 60% des cas, le violeur est connu de la victime. Ce sera un ami, leur mari, leur père, leur oncle, leur thérapeute, etc., c'est-à-dire un homme qui abusera d'une situation de confiance. Un viol peut avoir lieu n'importe où : à la maison, dans une automobile, sur un terrain de stationnement, dans la rue, dans un cabinet de thérapeute... et à n'importe quelle heure du jour.
De plus, 97 % des violeurs sont des hommes normaux et non des maniaques sexuels comme le voudrait la croyance populaire.
Les enquêtes sérieuses portant sur le viol démontrent que ce crime est avant tout une agression violente déclenchée par la haine et le mépris des femmes. Il
conviendrait donc de le définir comme crime sexué. La plupart des gens croient que le viol est provoqué par une pulsion sexuelle irrésistible et incontrôlable. Il n'en est rien.
Dans 70 % des viols, il y a préméditation lorsqu'il s'agit d'un violeur seul. Pour les viols collectifs, l'indice de préméditation monte à 90% et plus. Invoquer l'argument de pulsion sexuelle incontrôlable revient à dire que les hommes sont encore moins capables de contrôle que les animaux.
En effet, dans le monde animal, il n'y a jamais de viol. Il ne faut pas croire non plus que les violeurs viennent tous de milieux défavorisés.
La plupart du temps, les victimes de viol ne portent pas plainte, quel que soit le statut social de l'agresseur. Selon des chiffres conservateurs, 10% seulement des victimes de viol portent
plainte. La loi protège mieux le violeur que la victime. Les rouages judiciaires dans lesquels doit s'engager une victime de viol sont autant de nouvelles humiliations pour elle, dans l'état
actuel de la justice.
La femme violée est détruite physiquement et psychologiquement. Une femme pour qui le monde vient de s'écrouler, n'en déplaise au législateur. La femme victime de viol se sent détruite, honteuse, humiliée, bouleversée parfois pour le restant de sa vie. Elle vient de subir la charge haineuse que des hommes ont envers toutes les femmes.
"Je ne me suis pas fait faire l'amour, je me suis fait faire la haine" disait une victime de viol.
Un ou plusieurs hommes peuvent agresser et violer une femme en toute tranquillité ; ils n'ont qu'à prétendre qu'ils croyaient qu'elle était consentante. Voilà où en est rendue la justice dans
notre monde dit civilisé. Devant de tels jugements et de telles déclarations, nous ne sommes pas surprises de constater que sur, 100 viols déclarés, il n'y a que deux condamnations. Nous serions
en droit de nous questionner sur la sexualité du législateur.
D’après les raisonnements juridiques de nos élites, les femmes sont constamment soumises à un choix référendaire. Quand c'est non c'est oui, quand c'est oui, c'est
non.
Qu'en est-il réellement de cette histoire de consentement ? D'où vient cette aberration dans la loi selon laquelle une victime d'agression sexuelle aurait consenti à son agression et l'aurait
provoquée ?
Un des arguments à la base de ces considérations sur le crime de viol est que les femmes pourraient crier au viol pour se venger d'un homme, comme la femme de
Putiphar vis à vis de Joseph. Bien. Mais, dans ce cas, un homme qui prétend avoir été volé peut faire de même. Une victime de vol peut avoir consenti à être volée. Si cette personne était
habillée de façon à ce que sa richesse soit évidente, n'a-t-elle pas provoqué le vol ?
Il est étonnant que le système judiciaire soit si méfiant à l'égard des femmes, qu'il n'a même plus confiance en ses propres rouages. Les procédures prévues en cas
de plainte pour viol contreviennent aux principes mêmes qui régissent le code criminel. Dans quel autre cas la victime doit-elle prouver qu'elle n'a pas été consentante ? Dans quelle autre forme
de procès la victime se retrouve-t-elle traitée en accusée ? Les gens qui se font assassiner ont peut-être consenti à se faire tuer ?
L'autre argument sous-tendant le consentement de la victime de viol, et certainement le plus "populaire", c'est la provocation. Une femme a provoqué un homme sexuellement, elle mérite d'être violée !!! C'est pour ça que Georges prétend qu'il ne peut avoir violé Olga. Il a été établi que 97% des violeurs sont des hommes normaux. Les critères de normalité dont se servent les psychiatres actuellement sont des critères freudiens.
Or Freud, malgré tout son "génie", est certainement celui qui a inventé le plus d'inepties sur les femmes. Selon cet éminent maître, les femmes sont des êtres qui n'ont pas complété leur formation biologique et qui souffrent d'une absence de pénis.
Selon l'"idéologie" freudienne, les femmes sont essentiellement (par nature) masochistes, passives, frustrées, dépendantes, etc. Les hommes au contraire sont actifs, agressifs, sadiques, etc. Il est normal que, dans les relations sexuelles, ce soit l'homme qui soit actif et la femme passive. La femme ne consent pas, elle doit être prise par l'homme qui a seul l'initiative. Ces schèmes de pensée ne sont pas véhiculés seulement dans la psychiatrie freudienne, ils sont à la base même de notre conception des relations hommes-femmes telle que transmise socialement.
Le comportement normal d'un homme dans notre société est donc de considérer les femmes comme des objets sexuels mis à sa disposition. Par Dieu le Père ou par la
Nature. Dans le viol, un homme prend une femme sans son consentement (comment pourrait-elle consentir ?), s'en sert et la jette. C'est exactement comme ça que se sent la victime de viol, jetée
aux ordures.
Aujourd'hui, des femmes refusent de continuer à répondre à des stéréotypes imposés par un ordre social qui les dévalorise et les déshumanise. Partout des groupes de
femmes dénoncent les conditions qui sont faites aux femmes. Que ce soit dans les manuels scolaires où on enseigne à nos fils à nous mépriser ; dans la publicité où on nous vend en prime avec la
voiture de l'année ou dans la pornographie où on nous vend comme de la viande. Les femmes ont pris la parole et dénoncent le sexisme et la discrimination et affirment leurs droits. Leurs droits
au respect, à l'autonomie, à l'indépendance, à la mobilité (marcher dans la rue sans se faire harceler), à l'espace, à l'expression. Les femmes affirment leur droit à la liberté de dire oui de
dire non.
Les femmes refusent aussi la passivité. Partout, et de plus en plus, des cours d'auto-défense sont donnés pour apprendre aux femmes leur force physique, pour leur montrer qu'il est possible pour elles de se défendre physiquement. Il ne s'agit pas de répondre à la violence par la violence (nous espérons ne jamais en arriver là), il s'agit de légitime défense. Les femmes apprennent à leurs filles à être autonomes, fortes et indépendantes, et non plus soumises, faibles et dépendantes.
Mais je sais qu'on n'oublie jamais.
Continuez votre route comme ça, et merci de témoigner que l'on peut malgré tout aller de l'avant.
Autant il faut respecter les témoignages vécus, autant dès lors qu'il s'agit de penser les choses, il me semble trop facile et finalement contre-productif de ne voir le bien et le droit que d'un seul coté et de l'autre tout le mal.
Quelques exemples:
1) "le viol est le seul crime où la victime doive prouver le crime". Bien sûr que non! et heureusement que dès lors qu'on accuse, il faille prouver et les faits et la culpabilité du coupable! Dans le cas d'un meurtre (si et seulement si l'on a trouvé le cadavre, d'ailleurs), le meurtre est établi et la victime avérée, c'est la seule évidence qui rend la preuve sans objet (mais pas la culpabilité du prévenu!).
Qu'est-ce qu'un viol? Une pénétration imposée. Hélas! on n'est pas là en face d'une évidence. D'où les recherches de "preuves" - fort déplaisantes, cela est certain. De la même manière, aussi traumatisant que cela puisse être, il faut bien établir que la victime est entièrement victime, car c'est parole contre parole. A ce sujet, il est tout de même irresponsable de nier a) que des accusations sont portées à tort, ruinant la vie des accusés (rappelons-nous Outreau et les nombreuses autres fausses accusations de pédophilie, notamment) b) que certaines femmes accusent de viol des hommes riches pour leur soutirer de l'argent(cf. la récente affaire Johnny Halliday où la plaignante a été finalement convaincue de dénonciation calomnieuse et condamnée).
3) Le fameux "quand c'est non, c'est non" peut sembler simple et de bon sens. Pourtant, est-ce qu'il ne nie pas tout simplement le désir? Qui n'est pas si simple! Ni dans un sens ni dans l'autre. Deux citations à cet égard... de poètes. Cocteau : "En art comme en amour, le tact dans l'audace, c'est de savoir jusqu'où on peut aller trop loin". Brassens: "Elle m'a dit d'un ton sévère, qu'est-ce que tu fais là? Mais elle m'a laissé faire, les filles c'est comme çà". Tout le jeu du désir - il suffit de le vivre! - est dans ce vacillement entre le oui et le non.
Bien entendu, il y a toutes les situations qui sont claires et nettes. Mais justement, il est inutile et surement nuisible à la cause défendue de caricaturer et de nier certaines évidences.
Alain, vos remarques sont pertinentes, comme toujours.
Cependant, sur le premier point, vous contestez ce que dit Louise sur la preuve du viol. Mais je pense que vous ne vous situez pas tous les deux sur le même plan. Si je ne m’abuse, Louise veut dire qu’une victime de viol doit d’abord convaincre les forces de l’ordre qu’elle a bien été violée.
Alors que si vous êtes cambriolés, la police va venir aussitôt faire les constatations, et ne pas systématiquement mettre en doute la réalité du cambriolage. On ne va pas vous demander de « prouver » que vous avez bien été cambriolés, que vous ne l’avez pas cherché sciemment, etc.
Dans le cas du viol, la parole de la victime est quasiment toujours mise en cause. Le premier reflexe de la police est trop souvent de ne pas la croire.
C’est je pense, ce qu’elle voulait dire en parlant de « faire la preuve d’un viol. »
Mais ensuite, il faudra bien sur que la victime apporte toutes les preuves pour tenter de mettre en cause un ou plusieurs personnes.
Quant à la citation de Brassens, elle est peut-être juste, mais elle sert trop souvent de prétexte aux hommes pour dire qu’ils avaient cru que… Que si elle disait non, en fait, ca voulait dire oui… C’est l’un des arguments majeurs des violeurs pour se défendre !
Si un homme est dans le doute, s’il pense que la femme veut en fait dire oui, qu’il attende, qu’il la laisse ! Si elle veut vraiment, elle ira vers lui… plus tard ! Il n’aura perdu que quelques heures, et n’aura pas risqué de commettre un crime.
Et qui a dit « le meilleur moment, c’est quand on monte l’escalier ? » Autrement dit, on peut bien attendre quelques heures de plus, c’est le meilleur moment de l’amour….
Et puis un jour je suis tombé sur quelqu'un de respectueux. Je suis allée de l'avant et les séquelles s'estompent. Mais c'est dur, très dur!
Des articles comme celui de Louise font beaucoup de bien. Merci à elle et à Sophie.