Les femmes hypersexuelles

J'ai 18 ans et mon cas est le même que celui de Line.

 

A l'âge de 6 ans, j'ai été abusée sexuellement, j'ai essayé d'oublier et de me dire que ça ne s'était jamais passé.

Je n'y pensais presque plus et voilà que ça revient. J'ai un désir sexuel permanent, je pense souvent au sexe, mais le sexe violent, je suis encore vierge, et selon la tradition de ma famille je dois le rester jusqu'au mariage.

 

Je suis étudiante, j'ai un petit studio où heureusement je vis seule. C'est très pénible à vivre, je me masturbe presque tous les soirs en regardant des films X, et après je suis dégoutée de ce que j'ai fais. Je suis condamnée à ça jusqu'a mon mariage ! Tout ça à cause d'un salaud.

 

A lire l'histoire ces témoignages, je constate que je ne suis pas la seule. Dans mon milieu, je suis entourée de grands frères. Eux ils peuvent faire tout ce qu'ils veulent. Mais leurs sœurs n'ont pas intérêt à faire pareil.


Je me sens mal, frustrée.

 

Sophie : Ton cas est encore plus dur à vivre, car tu ne peux pas vivre ta sexualité pleinement. Tu ne peux pas tenter d’effacer ce qu’il s’est passé. As-tu été vois un spécialiste ? Tu es majeure, tu peux vois un médecin à l’hôpital. Personne n’en saura jamais rien.

En tout état de cause, tu n’as pas à te sentir mal à cause de la masturbation. Elle est normale. Reste à savoir si c’est à cause d’elle que tu te sens mal, ou parce que tu voudrais des relations sexuelles « normales », ou encore à cause du traumatisme de ton agression. Là, je ne peux rien dire. Mais trouve une personne avec qui parler. Dans un autre post, je donne le téléphone d’une association de femmes violées.  Appelle-les…

Et moi, tous les internautes qui te lisent, sont là pour te soutenir et t’écouter. Ecris autant que tu veux, ca soulage parfois…

Rappelle-toi aussi que tu peux encore porter plainte contre ton agresseur, si tu le connais. Et même si tu ne le connais pas, ca aide beaucoup de saisir la justice.

 

Nouveau témoignage de Samira, le 24 aout :

Merci Sophie, de ce soutien qui me fait beaucoup de bien.

Ce qui est dur aussi est le milieu dans lequel je vis, regardée de travers parce que je vis seule, indépendante.

Je pense que je vais déménager, quitter cette cité de merde avec ses grands frères qui font régner leurs lois, ces macho de pacotille.

Et pouvoir enfin assumer mes pulsions, mon hypersexualité.

Sophie, pensez vous que j’ai raison de m’affranchir et d’assumer ? Je vous avoue que je ne supporte plus cette frustration, je rêve de mâles, excusez moi d’être crue, de baises, de me faire mettre. Je ne sais pas si je fais bien, mais c’est ce dont j’ai besoin.


Sophie : Chère Samira, tes compliments et ta confiance me touchent beaucoup, et si le peu que je fais t'aide, j'en suis très heureuse.

C'est toujours diffcile de donner un avis sur une chose aussi personnelle. Le principal est de savoir exactement ce que tu veux, TOI. Ce que tu veux pour toi. Il te faut savoir ce qui est le meilleur pour toi. Si c'est quitter ta cité, fais-le. Ce ne sera pas simple, car il est toujours difficile de rompre avec sa famille, ses amis.

Si tu as les moyens de t'assumer financièrement, pars. Fais ce dont tu as envie, mais sans te perdre, sans que ce soit uniquement un moyen de compenser les violences que tu as subies.

Tu as du lire ici que beaucoup de femmes victimes d'abus sexuels se jettent à corps perdu dans le sexe à outrance, sans toujours y trouver la satisfaction voulue.

 

Si tu as envie de sexe, tu dois pouvoir satisfaire tes plusions. Fais-le à l'unique condition que tu en aies vraiment envie, et que tu y trouves le plaisir que tu souhaites. Ne laisse personne te juger ou décider pour toi.

Les choses que que je conseillerai impérativement, si tu te lances dans cette voie, c'est de te faire prescrire une contraceptif (un préservatif, ca craque parfois, inutile de te retrouver enceinte des oeuvre d'un coup d'un soir), de toujours te protéger sans jamais accepter d'exceptions, que quelqu'un sache toujours où tu es, surtout si tu suis des hommes que tu connais peu.

Et de ne jamais en ramener chez toi. Une jeune fille de 18 ans est une proie facile pour les malveillants.

Je sais ce que c'est de quitter sa ville, de rompre avec son milieu. Je l'ai fait il y a dix ans, en venant m'installer de ce coté de l'Atlantique. Ici, j'ai enfin trouvé une certaine paix, malgré de grosses difficultés parfois. Au moins, je peux assouvir et assumer mes pulsions sexuelles. Et c'est énorme. Mais tout quitter à ses revers, et on parfois le blues. Il faut bien préparer son départ, pour ne pas rencontrer trop de problèmes.

Réflechis-bien, parle avec des amies en qui tu as confiance, écris-moi quand tu veux. Mais au bout du compte, la décision t'appartient, toi seule peut et doit décider pour toi.

Je reste là pour toi, ne baisse pas les bras. gros bisouxxx à toi,S ophie

Ven 14 aoû 2009 3 commentaires
merci chère Sophie Ton message m'a fait du bien, vraiment. Je prendrai le temps de te répondre
bientôt Bisous
Samira - le 18/08/2009 à 09h37
Merci Sophie de ce soutien qui me fait beaucoup de bien. Ce qui est dur aussi est le milieu dans lequel je vis, regardée de travers parce que je vis seule, indépendante. Je pense que je vais déménager, quitter cette cité de merde avec ses grands frères qui font régner leurs lois, ces macho de pacotille. Et pouvoir enfin assumer mes pulsions, mon hypersexualité Sophie pensez vous que j’ai raison de m’affranchir et d’assumer ? Je vous avoue que je ne supporte plus cette frustration, je rêve de mâles, excusez moi d’être crue, de baises, de me faire mettre. Je ne sais pas si je fais bien mais c’est ce dont j’ai besoin
Samira - le 24/08/2009 à 17h40
Samira, merci de ta confiance. Je vais reprendre ton commentaire dans ton premier texte, et t'y répondre. Saches juste que tu dois faire ce dont tu as le plus envie, le plus besoin. C'est TA VIE que tu vis, et à priori, on n'en n'a qu'une. Il ne faut donc pas la gâcher !
Sophie
Bonjour Samira
Deux choses distinctes :
1) Pour tenter de mieux vivre (si c'est possible) le fait que tu aies été agressée, il faut absolument que tu fasse TA psychothérapie, ton âme est blessée jusqu'à son plus profond, il faut tenter de penser cette blessure, à défaut de la cicatriser), ça ne sera pas un compagnon qui te guérira, tu seras surement toujours tentée de le comparer à ton agresseur...
A chaque fois que tu vivra l'acte, tu risquera de revivre le moment de ton agression.

Je pense à un truc là, j'ai eu deux relations plus ou moins longues avec des femmes abusées, la première était d'abord d'une sensualité extrème, je l'ai toujours laissée "venir", c'est elle qui a pris l'initiative de me "planter" en elle, après que j'ai réussi à lui faire prendre conscience qu'elle pouvait dire NON, qu'il fallait qu'elle dise NON quand elle ne voulait pas quelque chose.
C'est SON corps, donc c'est à elle de décider.
Avant moi, elle ne prenait pas de plaisir, son plaisir, c'était donner du plaisir à l'homme, avoir un pouvoir sur lui (vulgairement, le tenir par les couilles)...

La seconde est venue d'Amsterdam pour passer une semaine chez moi, alors qu'elle était mariée avec deux enfants.

Très vite, j'ai compris qu'elle n'avait connu que des abus, qu'elle ne faisait que reproduire ce schéma, avec son père, avec ses partenaires, avec son mari.


Elle avait surtout besoin d'attention, d'écoute.
Arrivé le moment d'aller dormir, elle s'est pointée à poil dans ma chambre, j'ai sentis qu'elle voulait me remercier, comme me payer en ayant une relation sexuelle, elle s'est allongée à mon côté et à commencé à me tripoter le sexe.
Je lui ai fais comprendre que je ne voulais pas, elle s'est sentie frustrée, nous avons fait l'amour sans pénétration.

Le lendemain, je lui ai montré qu'elle pouvait avoir des orgasmes sans avoir de contacts sexuels, rien qu'en nous caressant, en nous embrassant partout, ça a duré plusieurs heures.

Quand on a eu fini, elle ne tenait plus sur ses jambes, à peine j'effleurais sa nuque, elle repartait au 7ème ciel, elle était devenue hypersensible.
Je la titillait...
On s'est assis autour d'une table, on a fumé une cigarette, on avait le sourire béat, bêbête, comme si on avait passé une nuit d'amour, de plaisirs intenses...
Elle m'a dit "MERCI, c'est la première fois qu'on me caresse comme ça"...
Elle est repartie le lendemain, le coeur léger de n'avoir pas trompé son mari, elle ne m'a pas embrassé, le coeur lourd de devoir me quitter...
DOMIDOUX - le 26/06/2011 à 11h58

Cette experience est très belle, et redonnera de l'espoir à beaucoup de femmes... Ne serais-tu pas un peu psychologue ?

Sophie