Les femmes hypersexuelles

 

Moi, c’est Marine, j’ai 45 ans, je vis seule. Je vis seule, car jamais je n’ai pu supporter de vivre avec un homme. J’ai eu des relations amoureuses, des hommes qui m’ont demandé de vivre avec eux, de me marier. Mais c’a toujours été un fiasco.

Sans doute parce que j’ai été violée à plusieurs reprises, dès mes 8 ans. Je vais publier un texte relatant ces moments maudits de ma vie.

Mais là, je voudrais parler des conséquences.

 

Après le dernier, un viol collectif organisé par mon « ami » de l’époque. Je n’ai pas porté plainte, persuadée pendant des années que c’était de ma faute, que je n’avais pas à accepter de coucher avec mon copain.

Pendant quelques mois, j’ai refusé tout contact avec un homme. Ca me dégoutait.

 

Puis, je me suis dit qu’il fallait bien vivre. Et là, retournement total de situation. J’ai accepté toutes les propositions, toutes les dragues. Jamais je ne disais non. Je ne pouvais plus dire non. Après tout, des hommes avaient jugé bon de se servir de moi comme un objet sexuel, c’est que c’était mon destin. Alors, allons-y. J'avais aussi très peur de me faire à nouveau violer si je disais non...

J’ai couché avec des dizaines, des centaines d’hommes. Si je calcule à la louche, je pense que c’est plus ou moins 400. Oui, quatre cents. A 50 près…

 

Souvent je me dégoute. Je me dis que je suis vraiment une moins que rien. Une « Marie-couche-toi-là », comme on dit…

 

Comment en suis-je arrivée là ?

 

Au début, je n’avais pas de plaisir avec ces hommes. Je passais de bras en bras, de sexe en sexe, pour tenter de trouver le plaisir, l’orgasme. Un jour, c’est venu. Et là, je n’ai plus voulu m’en passer.

 

Je crois que je cherchais aussi désespérément la tendresse, l’amour. Mais on ne trouve pas l’amour en couchant avec le premier venu. Quel homme voudrait d’une femme qui s’offre à lui sans résistance, dont il sait que dejà, des dizaines d'autres lui sont passés sur le corps ?

 

Dès qu’on me faisait des avances, c’était plus fort que moi, je ne pouvais pas dire non. Je décrirai certaines situations, dans d'autres textes, dont je n’ai jamais parlé à personne, tant elles me font encore honte aujourd’hui, même vingt ans après.


Et petit à petit c’est venu. Je ne pensais plus qu’à faire l’amour, à baiser tant et plus. Aujourd’hui, j’ai de gros besoins sexuels, je ne suis jamais satisfaite. Je jouis, certes, mais les hommes suivent rarement mon rythme. Je les épuise.

J’aime séduire, j’aime les moments avant de faire l’amour.  La séduction, les sourires, les sous-entendus. Ensuite, je sais que je vais coucher avec lui. Et que la plupart du temps, je ne recommencerai pas.

C’est rare quand je couche plusieurs fois avec le même homme. Souvent, ils me rappellent, ils veulent absolument recommencer. Ils me disent que je suis bonne au lit, que je baise bien. Mais je fuis, je les fuis. Je préfère en séduire un nouveau... Peut-être quelqu’un pourra m’expliquer ça ici… Doc, au secours !!!

 

Il y a quelques semaines à peine, j’ai eu un colocataire inattendu. Un ami d’ami qui n’avait pas d’hébergement. A force de me voir nue dans la piscine, il a craqué, et un soir, il est venu me rejoindre. Bien sur, nous avons couché ensemble. Je lui ai tout de suite dit que j’avais un gros appétit. Il m’a dit : « ca tombe bien, moi aussi ! » 

Nous avons baisé quatre à six fois par jour, enfin, par 24 heures. Eh bien, je n’en n’avais pas encore assez. Je l’ai épuisé au bout d'une semaine, et il a décidé de finir son séjour ailleurs… Il m’a avoué qu’il n’avait jamais connu une femme comme moi, et que c’était la première fois que c’était lui qui craquait, et demandait grâce… Nous nous sommes revus malgré tout, car c’est un super bon coup.

Il repart demain en mission en Afrique. Je ne le verrais plus.

Il aura été une exception. Mais comment puis-je avoir une telle envie de faire l’amour, de séduire ainsi à tout va ?

 

Ca me fait souffrir, ma réputation en souffre. Une femme qui couche est forcément une trainée, quand un homme dans le même cas est un superman !

 

C’est injuste. Je sais que je ne peux plus continuer comme ça. J’ai de plus en plus souvent honte… Mais comment faire ???

Dim 13 sep 2009 3 commentaires
Félicitations Marine pour ton courage! Les explications sont diverses mais il y a souvent un viol au départ. On se sent sale, on pense que son corps ne peut servir qu'à ça. manière de se punir, alors qu'on est la victime? Pour ma part, je sais que cela a aussi déclenché une hypersexualité encore plus forte que la tienne, car j'ai eu autant d'amants sur une période de deux ans. Je l'assume bien, mais pas sans conséquences dommageables. Je ne peux pas m'en empêcher, au point que je "trompe" non seulement mon mari candauliste, Philippe, mais aussi l'homme dont je suis amoureuse, Hassan. désolée de choquer, mais c'est la réalité de mon hypersexualité. Encore merci à Sophie de cette initiative qui montre que nous sommes plus nombreuses qu'on ne le pensait. Non, nous ne sommes pas seules!
Olga - le 13/08/2009 à 08h25
bonjour Sophie, j'ai 19 ans et depuis que je suis petite je pense avoir une sexualité troublée. Le témoignage de Marine m'a boulersée car moi aussi j'ai été abusée sexuellement à l'age de 8 ans.Depuis je ne pense qu'au sexe. Bien sur, mes notions et mes envies sont proportionnelles à ma maturité. Cependant j'ai eu mon premier rapport "normal" à 17ans et depuis je suis continuellement à la recherche d'un partenaire qu'il soit un ami, une connaissance ou même un inconnu. je prends du plaisir sur le moment mais suis très vite dégoutée après.J'ai l'impression d'avoir tous les symptomes d'une droguée (plaisir, sentiment de honte puis manque à nouveau). Je n'ai jamais eu de relations serieuses à cause de cela.J'aimerais savoir s'il y a un moyen de m'aider sachant que je ne peux en parler a mes parents qui sont fermés sur la question et je voulais savoir si c'était lié à l'agression vécue dans mon enfance.
Line - le 14/08/2009 à 14h07
Line, merci de ton témoignage. Je vais aussi le publier en texte, dans le blog. Ainsi, il sera plus lisible, et les internautes pourront te donner leur avis. Dis-toi que tu n'es plus seule, et tu trouveras ici des gens avec qui parler. Garde courage, tu t'en sortiras.
Sophie
bonjour , j'ai lu ton histoire et ce n'est pas évident de freiner ses pulsions sexuelles , dans ton cas le viol à été un
déclencheur qui t'amène dans une forme d'extreme , je pense que tu devrais te faire suivre par une personne compétente , je ne suis pas un psy mais tu as subi un grave traumatisme et
tu te venges en expurgeant cet incident par des excès sexuels , et non tu n'es pas une salope , tu aimes le sexe
comme tout le monde , cesse de culpabilisé , c'est ceux qui t'ont violé qui sont coupable et un jour leur conscience va les démolir , alors courage et fais toi aidé , un jh de
bruxelles , bises et sois forte.
cédric - le 30/08/2009 à 12h10
Merci de ton soutien, tu es aodrable. J'ai deja été suivie, car sinon, aujourd'hui, je serai morte.
Mais j'en ai un peu assez des psys. Ils sont utiles, c'est certain. Sans eux, je ne serai plus de ce monde. Maintenant, je crois que mon avenir passe par l'amour d'un homme, qui ne me jugera pas, à qui je pourrais tout confier. Je voudrais l'aimer comme il m'aimera.... Mais il semble que ça, ce soit très dur à trouver !
Merci encore pour ton message de soutien, ca me fait beaucoup de bien
Sophie