Les femmes hypersexuelles

Il convient de ne pas confondre la nymphomanie et l'hypersexualité.

De nos jours encore, il n’est pas rare qu’une femme qui vit librement sa sexualité et qui connaît de nombreux partenaires se fasse abusivement qualifier de "nymphomane".
Comme s’il s’agissait d’une insulte !


En fait, ce terme décrit un trouble psychologique dont la définition reste encore floue, et qui peut être vécu comme une grande souffrance.
Le mot nymphomanie vient de Nymphe, qui est une divinité féminine de l'Antiquité gréco-romaine, personnifiant divers aspects de la nature et représentée le plus souvent sous les traits d'une jeune fille nue, et de manie, du latin mania signifiant folie.

Parce que les critères de normalité en matière de sexualité restent régis par des conventions sociales, et parce que les besoins diffèrent selon les individus, il reste délicat de déterminer ce qu’est exactement la nymphomanie.

 

Au 19ème siècle, la nymphomanie, exagération chez la femme des désirs, de l'appétit sexuel, est considérée par le sexologue allemand Kraft Ebing comme une maladie. Les femmes qui souffraient d’un appétit sexuel, jugé trop féroce par les normes de la société, pouvaient être internées, sexuellement mutilées et bannies de la communauté.J'ai cru comprendre en lisant certains commentaires sur les blogs qu'il y avait des nostalgiques de cette époque.

Selon les psychologues et les psychiatres, il s’agit d’une souffrance liée à un désir sexuel effréné et inassouvi même lorsqu'elle a de nombreux rapports sexuels (cinq à dix fois par jour) et/ou une consommation compulsive de supports pornographiques.

La nymphomane est donc une femme au désir sexuel inassouvi, et qui ne trouve pas de plaisirs dans ses rapports sexuels.

Ce comportement, souvent moqué, traduirait une grande souffrance et impliquerait une notion de dépendance. Il s'agirait d'une conduite dite addictive au même titre que la toxicomanie, l'alcoolisme, les troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie).

Cette maladie ne semble concerner qu'un très petit nombre de femmes présentant des troubles graves de la personnalité.

A ne pas confondre donc avec un appétit développé pour les plaisirs de la chair ! Cette quête insatisfaite s’apparente à une dépendance et nécessite un traitement.

Si une femme souffre de son hypersexualité, elle peut recourir à différentes possibilités.

Les remèdes possibles :
- Une psychothérapie : faire appel à un professionnel pour déterminer l’origine de son comportement peut aider à se débarrasser de son addiction sexuelle et à se déculpabiliser.

- Un traitement médicamenteux peut également être prescrit afin de réguler l’humeur du patient s’il connaît un état dépressif.

- Des groupes de soutien : si les alcooliques, les boulimiques, les toxicomanes ont leur association d’aide, il en est de même pour les personnes souffrant d’hypersexualité.
Sous la houlette d’un thérapeute, un programme de sevrage est proposé ainsi que des discussions avec d’autres participants. Le tout est gratuit et dans le respect de la sacro-sainte règle de l’anonymat.

Pour se renseigner sur ce soutien organisé par l'association la DASA (Dépendants affectifs et sexuels anonymes) : http://dasafrance.free.fr
Sur le site, un questionnaire est proposé afin de déterminer son degré d’addiction.

En-dehors de ces rares cas, dans notre société, dès qu'une femme change de partenaire trop souvent ou s'engage dans des relations de très courte durée, on la traite facilement de nymphomane.

S'agit-il alors d'un trouble psychique ou de la question des normes sociales et des valeurs morales d'une société à une époque donnée ?

Où commence l'excès ?

Quelle est la norme, qui en décide ?

Ces questions n'ont toujours pas trouvé de réponses satisfaisantes pour les femmes, alors que la multiplication des conquêtes féminines par un homme (donjuanisme) est plus que tolérée : valorisée !


Signé : Doc

Sam 2 oct 2010 3 commentaires
Merci doc pour cet avis éclairé, qui fait bien la distinction entre nymphomanie et hypersexualité. Et qui pose aussi de justes commentaires sur le chemin qui reste à parcourir pour l'égalité et l'image de la femme. Je suis une hypersexuelle et je l'assume pleinement. Ce que je n'assume pas, ce sont les insultes!
Oga - le 13/08/2009 à 08h29
Merci Sophie de republier cet excellent article de Doc Il dit bien ce qu'il faut penser de la nymphomanie et arrêter de stigmatiser ces femmes
Jacqueline
Chienne de garde - le 09/10/2010 à 16h39

Tu as tout à fait raison. Les mentalités mettent trop de temps à changer !

Sophie
Votre article sur la nymphomanie et l'hypersexualité est intéressant. Merci. Je suis extrêmement heureuse d'être hypersexuelle et d'avoir un nom à mettre sur mon activité sexuelle hors normes. Comme dans la sexualité ordinaire il y a divers degrés, il en est de même dans l'hypersexualité. Il est tout à fait possible que je sois hors normes aussi en tant qu'hyper sexuelle ! Plus que par des besoins, je dirai que je fonctionne "pour des plaisirs". J'ai besoin de donner et recevoir des plaisirs multiples et variés (j'aime autant les femmes que les hommes).
Je n'ose absolument pas assumer publiquement mon hypersexualité autrement que dans le milieu libertin. Les conséquences de mon hypersexualité sont bien vécues par mon mari, devenu candauliste, mais là aussi, il s'en cache lui même vis à vis de certaines de nos fréquentations libertines... http://utoeuta.erog.fr
UTA - le 10/10/2010 à 00h35

Merci de ton avis, chère Uta. Si tu veux rediger un article plus complet sur ton experience (debut, causes possibles, vecu actuel, etc), ce sera avec plaisir. Par contre, comme tu l'as constaté, ce ne sera pas pour raconter en detail tes aventures...

Ce blog n'est pas là pour ça..  ;-) je ne veux pas en faire un blog erotique, au senes de mon aautre site, apr exemple !

Bisouxxx à otus les deux

Sophie